JÉRUSALEM (awp/afp) - Le gouvernement israélien a annoncé avoir adopté dimanche une nouvelle version d'un important accord avec un consortium israélo-américain pour l'exploitation de vastes réserves gazières en Méditerranée, avec l'espoir que cette mouture sera définitive.

"Le gouvernement a adopté l'accord amendé sur le gaz naturel", a annoncé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

"Cette nouvelle version tient compte des objections soulevées par la Cour suprême", a-t-il dit.

Un accord conclu entre le gouvernement et le consortium dirigé par les groupes américain Noble Energy et israélien Delek est depuis des mois au coeur d'une controverse sur les conditions dans lesquelles doivent être exploitées les importantes réserves découvertes à la fin des années 2000 au large d'Israël.

Dans les faits, l'exploitation a commencé sans que l'accord soit finalisé.

La Cour suprême a rejeté le 27 mars un projet d'accord en retoquant l'un des articles fondamentaux et les plus contestés. Cette clause protégeait le consortium en garantissant que la réglementation sur l'exploitation du gaz ne serait pas modifiée pendant dix ans. Pour la Cour, cette disposition limite les prérogatives des prochains gouvernements.

Noble Energy et Delek auraient renoncé à réclamer un engagement légal de la part du gouvernement à ne pas modifier la réglementation. En échange, le gouvernement aurait promis de ne pas procéder à d'autres modifications de l'accord et d'envisager de manière positive toute demande de compensation en cas de changement de la réglementation.

"Le plus important à présent est de ne plus tarder, d'aller de l'avant et d'acheminer le gaz qui représente d'énormes nouvelles ressources pour les Israéliens", a dit le Premier ministre.

La découverte de ces réserves a suscité beaucoup d'espoirs en Israël, non seulement en faisant entrevoir l'indépendance énergétique à un pays lourdement dépendant de l'étranger en la matière, mais aussi en lui ouvrant la perspective d'exporter son énergie, notamment vers l'Europe, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.

M. Netanyahu, engagé personnellement dans la défense de l'accord, s'est heurté à un front hétéroclite constitué par son opposition et des organisations de défense des consommateurs qui dénoncent la création d'une situation de monopole.

Israël tente de développer sa production de gaz à partir des champs de Tamar et de Leviathan, découverts en 2009 et 2010. L'exploitation de Tamar a débuté, mais pas celle de Leviathan qui dispose de réserves beaucoup plus importantes.

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