Stockholm (awp/afp) - La première banque nordique, la suédoise Nordea, a fait état jeudi de bénéfices en net repli et inférieurs aux attente au deuxième trimestre, sous l'effet de taux d'intérêt historiquement bas et de coûts opérationnels en augmentation.

La banque a par ailleurs indiqué qu'elle repoussait à septembre sa décision de déménager son siège de Stockholm vers une autre capitale nordique, probablement Copenhague ou Helsinki, selon la presse locale.

"De nouvelles initiatives ont émergé en Scandinavie quant à la possibilité de rejoindre l'union bancaire, nous aimerions étudier ces informations avant de prendre une décision finale en septembre sur notre domiciliation", souligne la banque dans un communiqué.

Nordea s'oppose au gouvernement suédois qui prévoit de relever le niveau des cotisations au fonds de sauvetage des banques, une charge financière supplémentaire que Nordea juge insupportable dans le contexte de taux d'intérêt négatifs qui pèsent sur ses marges, en recul sensible au deuxième trimestre.

Le bénéfice net s'est en effet contracté de 25% sur un an, à 740 millions d'euros, pour un produit net bancaire de 2,4 milliards, alors que les dépenses d'exploitation ont augmenté de 7%, à 1,3 milliard.

Le revenu net des intérêts a stagné sur un an, à 1,17 milliard, et reculé de 1,6% par rapport au premier trimestre.

"Nous sommes parvenus au cours des trimestres récents à améliorer nos marges qui partaient de niveaux très bas, et nous voyons à présent une tendance à la stabilisation dont nous pensons qu'elle va perdurer", a indiqué le PDG de la banque, Casper von Koskull, dans le rapport intermédiaire.

Suivant les politiques monétaires accommodantes des grandes banques centrales mondiales, les instituts d'émission nordiques ont porté leurs taux d'intérêt à des niveaux historiquement bas. En Suède, la Riksbank maintient en territoire négatif depuis début 2015 son taux repo qui fixe le loyer des prêts aux banques sur sept jours.

Ce niveau des taux - actuellement de -0,5% en Suède - est destiné à soutenir la consommation, mais il pèse sur les marges bancaires. Le gouvernement suédois a de surcroît durci la règlementation sur le crédit afin de réduire l'exposition des ménages à l'endettement et prévenir une bulle immobilière.

Nordea s'efforce d'y pallier en maîtrisant ses dépenses, qu'elle souhaite ramener en 2018 au niveau de 2016.

afp/al