Le groupe pharmaceutique suisse dit tabler sur une croissance proche de 5% du chiffre d'affaires et à une progression de son résultat opérationnel "core" située dans le haut d'une fourchette à un chiffre à taux de change constants.

Pour le géant bâlois, 2014 a été marquée par une série d'importantes opérations qui doivent lui permettre de se recentrer sur un nombre réduit d'activités à forte marge une fois bouclée l'échange d'actifs de grande ampleur conclu avec GlaxoSmithKline.

Cette restructuration et le feu vert accordé récemment par les autorités de santé au nouveau traitement du psoriasis Cosentyx, qui pourrait générer un chiffre d'affaires annuel de plus d'un milliard de dollars, doivent lui permettre d'amortir l'impact des génériques du Diovan et de l'Exforge.

Le lancement attendu du LCZ696, un nouveau traitement des l'insuffisance cardiaque, pourrait aussi générer d'importants revenus. Les analystes s'attendent à ce que ce produit obtienne une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis en milieu d'année.

"Nos perspectives de croissance pour 2015 sont solides et avec l'évolution du portefeuille, nos perspectives de croissance pour les cinq prochaines années sont vraiment très bonnes", a déclaré à la presse le directeur général, Joe Jimenez.

Néanmoins, le bond du franc suisse après la décision inattendue de la Banque nationale suisse (BNS) de renoncer à freiner sa hausse risque d'handicaper Novartis, qui ne réalise que 2% de son chiffre d'affaires dans son pays d'origine alors qu'il y supporte 12 à 13% de ses coûts.

Joe Jimenez s'est efforcé de rassurer les investisseurs sur l'impact de l'envolée du franc en expliquant qu'elle ne remettrait pas en cause la croissance des marges, et il a précisé que le groupe allait revoir sa politique d'approvisionnements et certaines autres fonctions en Suisse.

Hors impact des taux de change, le chiffre d'affaires a augmenté de 4% au quatrième trimestre 2014 à 14,63 milliards de dollars (13,0 milliards d'euros), alors que les analystes financiers interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 14,6 milliards.

Les ventes solides des produits dits de "croissance" (sur le marché depuis cinq ans ou moins) ont permis de compenser l'impact de la concurrence des génériques, qui devrait avoisiner 2,5 milliards de dollars cette année, a dit Novartis.

Le bénéfice net "core" a augmenté de 9% à 2,9 milliards de dollars, un résultat conforme aux attentes.

Novartis proposera un dividende de 2,60 francs par action pour 2014, en hausse de 6%. Le consensus tablait sur 2,67 francs.

(Caroline Copley, Marc Angrand pour le service français)