Paris (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique indépendant Servier a vu son bénéfice net fondre de quasiment de moitié au cours de son exercice décalé 2015/2016, en raison du coût d'un vaste plan social en France et de dépréciations au Venezuela.

Le bénéfice net a atteint 188 millions d'euros sur l'exercice écoulé, clos le 30 septembre dernier, contre 352 millions en 2014/2015, selon un communiqué publié mardi.

Cette forte baisse s'explique principalement par l'impact d'un plan social concernant 610 postes de visiteurs médicaux en France, annoncé en novembre 2015, qui a coûté environ 200 millions d'euros, a précisé à l'AFP une porte-parole du groupe.

L'an dernier Servier a aussi dû passer pour environ 50 millions d'euros de dépréciations sur ses activités au Venezuela, pays qui connaît une grave crise économique marquée par de l'hyperinflation, a ajouté la porte-parole.

Le chiffre d'affaires global du groupe est quant à lui en légère hausse (+2,7%) à 4 milliards d'euros.

Cette croissance résulte d'un bond des ventes de génériques (+20% à 1,2 milliard d'euros), qui a compensé un léger déclin des ventes de médicaments "princeps" de Servier (-3,4% à 2,8 milliards d'euros).

La croissance vient par ailleurs de l'international (+8%) où le groupe a réalisé 3,1 milliards d'euros de ventes au total.

En France, les ventes de génériques de Servier ont augmenté mais celles de médicaments princeps ont continué de fortement reculer (-13,5% à 205 millions d'euros), une progression en volume prescrit n'ayant pas compensé les baisses de prix.

Servier a conforté l'an dernier sa place de numéro deux européen en cardiologie, derrière le suisse Novartis. Quant à ses ventes en oncologie, l'un de ses axes majeurs de développement, elles ont doublé sur un an mais restent encore très marginales, à 7,6 millions d'euros, a précisé une porte-parole à l'AFP.

Le groupe a multiplié les partenariats de co-développement et accords de licence ces dernières années, notamment dans l'oncologie, autant avec de grands groupes pharmaceutiques comme Pfizer, Amgen ou Novartis qu'avec des biotechs prometteuses telles que Intarcia, Cellectis, GeNeuro ou Sorrento.

afp/rp