Davos (awp/ats/reu) - Les promesses de Donald Trump de baisse d'impôts sur les sociétés pourraient inciter le groupe pharmaceutique bâlois Novartis à accroître ses investissements aux Etats-Unis, a dit mercredi à Reuters son directeur général. Cela en dépit des récentes critiques du président élu américain sur les prix des médicaments.

"Au moment de la construction d'un nouveau site industriel, nous prenons en compte le taux d'imposition, la situation économique du pays, le marché de l'emploi, de sorte qu'une économie américaine en plein essor rendrait plus attractifs les investissements aux États-Unis", a déclaré Joe Jimenez, en marge du Forum économique mondial de Davos (WEF).

La semaine dernière, lors de sa première conférence de presse depuis son élection, Donald Trump s'en est pris aux entreprises pharmaceutiques, critiquant le prix des médicaments et promettant d'y introduire plus de concurrence pour faire baisser leurs coûts.

Le directeur général de Novartis a dit s'attendre à une pression continue sur les prix aux Etats-Unis, mais a expliqué que son groupe s'y était déjà préparé.

ACCORD AVEC DEUX ASSUREURS

Le laboratoire rhénan a récemment conclu des accords avec deux assureurs américains pour son médicament contre l'insuffisance cardiaque Entresto, dont les paiements par les hôpitaux sont calculés sur la base de leur efficacité thérapeutique et non sur le nombre de comprimés consommés.

Novartis organisera une journée investisseurs sur sa recherche et développement le 25 janvier, jour de la publication de ses résultats où il présentera également les perspectives de son portefeuille de traitements.

Il s'agira notamment de présenter une nouvelle thérapie cellulaire contre la leucémie infantile appelée CTL-019 qui, selon Joe Jimenez, est en bonne voie pour une demande d'homologation au début de cette année.

Un nouveau traitement contre la sclérose en plaques secondaire progressive, le BAF-312, est également très attendu. Novartis discute avec les autorités américaines et européennes pour soumettre une demande d'approbation sur la base d'un seul essai clinique de phase III, a dit Joe Jimenez.

Le groupe bâlois travaille également sur d'autres produits pour le coeur et l'oeil qui lui permettront de contrer la concurrence des génériques sur son ancien traitement contre le cancer du sang, le Glivec.

NOUVELLE PHASE EN 2018

"Nous avons un certain nombre de catalyseurs qui arrivent", a dit Joe Jimenez. "À partir de la fin de 2017, nous serons complètement à l'abri des génériques et l'entreprise devrait entrer dans sa prochaine phase de croissance au début de 2018.", a-t-il conclu.

Novartis étudie par ailleurs la possibilité d'une vente de sa participation dans le concurrent Roche mais rien ne presse, a ajouté Joe Jimenez. Sous son précédent directeur général Daniel Vasella, Novartis avait amassé un tiers des droits de vote de son voisin bâlois entre 2001 et 2003 en vue d'un possible rapprochement qui ne s'est jamais matérialisé.

ats/jh