Le titre Novo Nordisk, qui a également annoncé le départ prochain de son président, perd 5,41% à 10h03 GMT à Copenhague, plus mauvaise performance de l'indice paneuropéen EuroFirst 300 et l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600.

Le bénéfice d'exploitation du groupe danois est ressorti à 10,05 milliards de couronnes danoises (1,35 milliard d'euros), en baisse de 10% par rapport à l'an dernier et légèrement inférieur au consensus Reuters qui était à 10,38 milliards. Le chiffre d'affaires s'est établi à 27,99 milliards de couronnes.

"Dans l'ensemble, les résultats sont plutôt faibles: le pôle insuline semble avoir souffert ce trimestre, le Tresiba et les insulines modernes ayant enregistré des résultats moins bons que prévu", a déclaré Soren Lontoft, analyste chez Sydbank.

Le mois dernier, Novo Nordisk a été pris de court par le français Sanofi qui a acquis la biotech belge Ablynx pour 3,9 milliards d'euros, sapant ainsi les efforts du groupe pharmaceutique danois pour élargir son portefeuille de produits sanguins, qui représente près de 20% de son chiffre d'affaires.

Novo Nordisk a indiqué que son président Göran Ando avait décidé de ne pas se représenter lors de l'assemblée générale de mars et que le conseil d'administration proposait l'un de ses membres Helge Lund, également ancien directeur général de Statoil, au poste de président.

Le directeur financier, Jesper Brandgaard, va par ailleurs quitter son poste dans le courant du mois et sera remplacé par Karsten Munk Knudsen.

Le groupe a réaffirmé ses objectifs pour l'année, à savoir une croissance du chiffre d'affaires de 2 à 5% et du bénéfice opérationnel de 1 à 5% en monnaie locale.

La croissance du chiffre d'affaires et celle du bénéfice 2018 mesurés en couronnes danoises seront toutefois affectées par la faiblesse du dollar, a dit Novo. Exprimés en dollars, les taux de croissance seront inférieurs respectivement de sept et de 10 points de pourcentage. Le groupe prévoyait auparavant que cet impact ne serait respectivement que trois et quatre points.

Ses médicaments traditionnels contre le diabète étant sous pression, notamment aux Etats-Unis où ils souffrent d'une baisse de prix, Novo mise sur de nouveaux traitements contre l'obésité, ainsi que sur son médicament anti-diabétique Ozempic proposé sous forme d'injections hebdomadaires ou de comprimés.

Le laboratoire a lancé en début d'année un traitement hebdomadaire du médicament, connu sous le nom générique de semaglutide, et attend dans le courant de l'année les résultats de plusieurs essais cliniques pour une prise par voie orale.

En novembre, Novo avait dit s'attendre à une croissance en demi-teinte en 2018 et avait prévenu que des projets de loi dans certains Etats américains sur la transparence des prix pourraient pénaliser ses activités aux Etats-Unis, qui représentent environ la moitié de ses ventes.

"Il y a une pression constante sur les prix aux Etats-Unis", a déclaré le directeur général Lars Fruergaard Jorgensen, lors d'une conférence téléphonique suivant les résultats.

Son concurrent américain Eli Lilly a publié mercredi des résultats trimestriels meilleurs que prévu, soutenus par la demande pour ses nouveaux traitements du diabète et du psoriasis, et a revu en hausse sa prévision pour 2018 en raison de la réforme fiscale américaine.

(Jacob Gronholt-Pedersenn, Juliette Rouillon et Claude Chendjou pour le service français)