Zurich (awp) - La direction d'Oerlikon a profité de la présentation des résultats 2017 mardi pour revenir sur le potentiel que représentent selon elle les activités de fabrication additive (additive manufactring, ou AM), souvent réduites à l'expression "impression 3D", pour lesquelles ont été consentis des investissements conséquents l'an dernier.

"L'AM est en voie d'industrialisation", a assuré le directeur général Roland Fischer. Oerlikon entend jouer ses atouts sur l'ensemble de la chaîne de création de valeur dans ce domaine, de la conception à la production d'alliages, en passant par la construction de prototypes ou encore de pièces de rechange.

Le processus d'évaluation et de certification de ces nouvelles gammes de produits nécessitera cependant un certain temps, a concédé le patron. Dans l'intervalle, le groupe compte continuer à progresser dans ce segment et prévoit d'étoffer l'enveloppe dédiée aux investissements à 300 mio CHF en 2018, contre 237 mio en 2017.

Sur le plan de la performance, le conglomérat industriel a dégagé l'an dernier une croissance sur l'ensemble de ses segments d'activité et compte poursuivre sur cette voie. Les actionnaires pourront compter sur un dividende relevé de cinq centimes à 35 centimes par action, indique mardi le compte-rendu d'activité.

Les entrées de commandes se sont enrobées de près d'un quart à 3,0 mrd CHF et les revenus de plus d'un cinquième à 2,85 mrd. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a progressé de manière plus que proportionnelle à 415 mio, grâce à une extension de la marge afférente de 0,3 point de pourcentage à 14,6%.

Le bénéfice net en revanche s'est effondré de 60,8% à 152 mio CHF, la base de comparaison étant biaisée par le produit non récurrent de la cession de l'unité Vacuum en 2016.

La performance décoiffe toutes les projections des analystes consultés par AWP. Les entrées de commandes étaient attendues à 2,90 mrd, le chiffre d'affaires à 2,76 mrd, l'Ebitda à 399 mio et le bénéfice net à 129 mio CHF.

Les revêtements de surface (Surface solutions) sont demeurés la principale source de revenus d'Oerlikon avec 1,38 mrd CHF, en hausse de près de 15%. Le segment affiche de surcroît la meilleure rentabilité, malgré un tassement de 2,2 points de pourcentage à 20,0% attribué à des investissements dans le domaine de l'impression en trois dimension.

Les fibres synthétiques (Manmade fibers) ont bénéficié d'un regain de demande en Chine pour générer un chiffre d'affaires de 740 mio CHF, correspondant à un rebond de plus de 50%. Oerlikon a par ailleurs décroché de vastes contrats en Turquie et en Inde. La marge d'exploitation est restée modeste à 7,7%, malgré une multiplication par plus de deux.

DRIVE SYSTEMS TOUJOURS SUR LE BALANT

Les systèmes de traction (Drive systems) ont profité de leur repositionnement sur le segment haut de gamme pour saisir des opportunités dans les domaines agricole, de la construction, des transports et de l'automobile. Les revenus ont enflé de près d'un cinquième à 730 mio CHF et la marge opérationnelle a été élargie de 2,2 points de pourcentage à 10,6%. Oerlikon souligne continuer à examiner "toutes les options" pour l'avenir de cette division.

La direction articule pour l'exercice entamé des entrées de commandes de 3,4 mrd, pour des recettes de 3,2 mrd CHF. La rentabilité doit continuer à progresser avec une marge Ebitda autour de 15%. Surface solutions doit progresser de 6% en termes de ventes et de 5% en termes de commandes, pour une marge Ebit entre 20 et 22% hors effets d'investissements.

Manmade Fibers devrait comptabiliser pour jusqu'à 1,1 mrd CHF de commandes et ses revenus atteindre jusqu'à 1,0 mrd CHF. La marge opérationnelle doit poursuivre son rétablissement pour avoisiner les 11,5%. Drive Systems doit afficher un chiffre d'affaires comme des entrées de commandes autour de 800 mio CHF et étoffer sa marge d'exploitation de 100 points de base.

"Excellent", "très robuste", "mieux qu'attendu", les analystes ne tarissent pas d'éloges tant sur la performance que sur les perspectives brossées par la direction, reconnaissant au passage avoir sous-estimé le potentiel du groupe schwytzois.

Baader Helvea évoque ainsi un "irrésistible rétablissement des revenus" et des "fantasmes de remodelage de portefeuille". Le courtier genevois calcule sur la base des jalons posés par la direction un excédent d'exploitation de près d'un demi-milliard de francs suisses sur l'année en cours.

Moins dithyrambique, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) reconnaît toutefois une performance inattendue et s'apprête à revoir ses projections de bénéfice par action pour 2018.

A la Bourse, l'action Oerlikon a terminé sur un gain de 7,4% à 16,78 CHF, dans un SPI en hausse de 0,19%.

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