Pfäffikon (awp) - Oerlikon a conclu avec General Electric (GE) un protocole non exclusif d'entente sur cinq ans dans l'impression en trois dimensions. Le mastodonte diversifié américain fournira des imprimantes et des services au conglomérat schwytzois. Ce dernier approvisionnera en échange l'unité GE Additives et des sociétés affiliées en composants et matériaux, détaille un communiqué publié mercredi. L'opération a retenu l'attention des analystes comme des détenteurs de capitaux.

L'accord porte également sur une coopération dans la recherche et le développement de machines et de matériaux.

Les analystes rappellent que la société de Pfäffikon mise beaucoup sur ces nouvelles technologies, promises à une expansion remarquable dans les prochaines années. Oerlikon met en effet l'accent depuis fin 2015 sur les procédés de fabrication dit "additifs" à base de métal pour renforcer sa présence sur le marché des revêtements de surface.

Le groupe a ainsi rejoint début 2016 l'institut américain dédié à l'innovation dans ce domaine, America Makes, qui a vocation à rassembler des universités, des associations et des industriels pour faire avancer la recherche, l'application et le développement de la fabrication additive et l'impression 3D. Des partenariats dans la recherche ont par la suite été conclus avec l'Université de Munich ainsi qu'avec un institut moscovite.

Le conglomérat a lancé en fin d'année dernière et début 2017 la construction de deux nouveaux sites de production aux Etats-Unis, à Plymouth et à Charlotte, moyennant l'injection de plus de 100 mio USD. Il a par ailleurs finalisé en février dernier l'acquisition de l'allemand Citim - 12 mio CHF de chiffre d'affaires en 2016 - pour un montant tenu secret.

UNE MARQUE DE RECONNAISSANCE

Le protocole d'entente signé avec GE vient valider le plus important pari de croissance d'Oerlikon, résume Baader Helvea dans un commentaire. En raison de la complémentarité de leurs produits, mais également de la force de frappe du mastodonte de Fairfield, ce dernier représente le partenaire parfait pour concrétiser les aspirations d'Oerlikon sur ce segment.

Le courtier genevois souligne au passage que la multinationale schwytzoise a réservé une enveloppe de 300 mio CHF pour la technologie 3D entre 2016 et 2021, avec pour ambition de réaliser sur ce marché un chiffre d'affaires annuel équivalent à cet investissement, assorti d'une marge brute opérationnelle de quelque 20%.

Berenberg rappelle que l'impression 3D a généré l'an dernier à peine 10 mio CHF, mais qu'Oerlikon dispose déjà des capacités pour décrocher la troisième place mondiale sur ce segment.

L'accord constitue une preuve de reconnaissance par un acteur industriel majeur des compétences d'Oerlikon en matière d'impression 3D, surenchérit Vontobel. L'annonce du jour ne vient pas bouleverser les projections de la banque privée.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne pour sa part que les contours définitifs de la coopération ne seront connus qu'en fin d'année et prévient contre tout excès d'euphorie. L'établissement cantonal n'en salue pas moins une bonne nouvelle, qui vient renforcer la bonne réputation d'Oerlikon dans la production de poudres fines, les revêtements de surface ou encore les services.

UBS nuance l'importance de l'opération, dont les retombées financières demeurent hautement incertaines

A la fermeture de la place zurichoise, la nominative Oerlikon affichait une progression de 1,6% à 12,45 CHF, à contre courant d'un SPI en recul de 0,37%.

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