* L'Opep veut des stocks proches de leur moyenne sur 5 ans

* Arabie Saoudite et Azerbaïdjan pour une prolongation de l'accord

* L'Irak croit à un consensus à la réunion ministérielle de mai

* L'accord devrait être prolongé au-delà de juin, dit l'Angola (Actualisé avec détails, ministres saoudien, azerbaïdjanais, irakien et angolais)

par Alex Lawler et Bate Felix

PARIS, 27 avril (Reuters) - L'Opep veut que les stocks de pétrole diminuent davantage et s'emploie à assurer une décision consensuelle lors de sa réunion ministérielle prévue en mai, a déclaré mercredi le secrétaire général de l'organisation, suggérant une prolongation de l'accord d'encadrement de la production.

Le cartel, la Russie et 10 autres États non membres se sont engagés à réduire la production pétrolière de 1,8 million de barils par jour (bpj) pendant six mois à compter du 1er janvier dernier, afin de faire remonter les cours et de rééquilibrer le marché mondial, jusqu'alors excédentaire.

L'Opep et des producteurs de pétrole non membres de l'organisation doivent se rencontrer lors la réunion ministérielle prévue le 25 mai à Vienne dans le cadre des consultations sur une éventuelle prolongation de cet accord.

Réunis à Paris pour une conférence, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Mohammad Barkindo, et d'autres responsables du cartel ont jugé jeudi que le marché évoluait vers un rééquilibrage entre l'offre et la demande grâce à cet accord.

"Même s'il est évident que le rééquilibrage du marché est en train de s'effectuer et que les investissements dans les projets à court terme repartent, il est essentiel de ne pas perdre de vue nos objectifs", a-t-il déclaré.

"Il nous faut voir l'excédent des stocks mondiaux se rapprocher de sa moyenne sur cinq ans", a-t-il ajouté.

Mohammad Barkindo n'a pas directement évoqué une éventuelle prolongation de l'accord sur la production mais il a dit que le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, qui assure la présidence de l'Opep cette année, s'employait à obtenir un consensus avant la réunion ministérielle de Vienne.

LES STOCKS DES PAYS DÉVELOPPÉS ENCORE TROP ÉLEVÉS

"Nous sommes convaincus que les efforts conjoints du ministre Khalid al Falih et d'autres ministres (...) aboutiront à un accord lors de la réunion à Vienne le 25 mai", a-t-il dit.

Khalid al Falih a rencontré son homologue azerbaïdjanais Natig Aliyev et tous deux ont accepté de soutenir une prolongation de l'accord signé en décembre, a dit pour sa part le ministère saoudien de l'Energie sur son compte Twitter.

Les ministres du Pétrole de l'Irak et de l'Angola, ainsi que le patron de la compagnie pétrolière publique saoudienne, qui assistaient également à la conférence de Paris, ont tenu des propos allant dans le même sens.

Pour le ministre irakien du Pétrole, Djabar al Louaïbi, l'accord participe progressivement au rééquilibrage tant attendu du marché.

Son homologue angolais, José Maria Botelho de Vasconcelos, a dit croire à une prolongation au-delà de juin.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé dans son dernier rapport mensuel que les stocks pétroliers des pays industrialisés étaient encore supérieurs de 10% à leur moyenne sur cinq ans, une mesure clé pour l'Opep.

La réduction de la production représente au total 1,8 million de barils par jour et elle est assuré aux deux tiers par les pays de l'Opep.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey et Marc Angrand)