"Je suis satisfait, je suis optimiste et, comme je l'ai dit, les marchés sont sur la voie d'un rééquilibrage, qui est en train de se réaliser", a dit le ministre de l'Energie d'Arabie saoudite, Khalid al Falih, lors de la première réunion de la commission de surveillance de la mise en oeuvre de cet accord historique.

Le respect de l'accord, qui appelle à commencer à réduire la production dès ce mois-ci, a été "fantastique", a-t-il dit.

Son homologue koweitien, Essam Al Marzouq, a annoncé que cette commission de cinq membres qu'il préside se réunirait à nouveau le 17 mars, puis une troisième fois avant une réunion de l'Opep prévue au mois de mai.

Il a ajouté que la commission serait assistée d'un comité technique composé d'un représentant de ses cinq membres et de la présidence de l'Opep, actuellement tenue par l'Arabie saoudite.

Ce comité va coopérer avec le secrétariat de l'Opep pour récolter les données de production, qui seront présentées à la commission de surveillance tous les 17 de chaque mois.

Il a précisé que la commission de surveillance se chargerait d'établir la meilleure façon de respecter l'accord et de fixer les niveaux de conformité à l'accord jugés acceptables.

Les autres membres de la commission sont l'Algérie, le Venezuela, la Russie et Oman.

Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays extérieurs au cartel sont convenus fin 2016, pour la première fois depuis 2001, d'une diminution de leurs pompages à compter du 1er janvier, dans le but de réduire l'excédent d'offre qui a longtemps pesé sur les cours.

L'accord prévoit pour l'Opep une baisse globale de la production d'environ 1,20 million de barils par jour (bpj), à 32,50 millions de bpj. S'y ajoutent quelque 560.000 bpj de réduction acceptée par les pays hors Opep.

"Habituellement, les pays hors Opep augmentent leur production pour compenser les baisses volontaires de l'Opep. Aujourd'hui, nous assistons à des réductions volontaires des deux côtés", s'est réjoui le ministre saoudien de l'Energie.

Environ 1,5 million de bpj de brut ont déjà été retirés du marché, avait-il indiqué la semaine dernière. "Les 300.000 bpj restants, à ma connaissance, sont en cours", avait-il dit, ajoutant qu'il tablait sur un respect à 100% en février.

LA RUSSIE SATISFAITE

Le Venezuela a réalisé la moitié de la baisse de production de 95.000 bpj à laquelle il s'est engagée, a annoncé pour sa part son ministre de l'Energie, Nelson Martinez, à la presse.

Un respect total de l'accord pourrait réduire les stocks mondiaux de pétrole d'environ 300 millions de barils et les ramener à leur moyenne sur cinq ans d'ici le milieu de l'année, a dit Falih.

"(Il n'y a) aucune surprise jusqu'ici en termes de demande ou d'offre d'autres sources; il n'y a donc pas de raison pour nous d'affirmer en janvier que nous avons besoin d'une réduction plus importante ou d'une période plus longue", a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite produit légèrement moins de 10 millions de bpj et a fait savoir aux acheteurs de brut saoudien que des réductions sensibles sont prévues en février, a-t-il ajouté.

Le ministre russe de l'Energie a annoncé que son côté à l'agence Tass que la Russie avait abaissé sa production d'environ 100.000 bpj, précisant que la production russe se situait en moyenne autour de 11,15 millions de bpj ce mois-ci.

Dans son discours d'ouverture à la réunion de Vienne, Novak a dit que de nombreux pays avaient procédé à des réductions de production plus importantes que ce à quoi il s'étaient engagés.

"L'accord est un succès (...) Tous les pays respectent l'accord (...) les résultats sont supérieurs aux attentes."

Il a dit que la Russie prenait de l'avance en la matière, ajoutant que ces baisses avaient été positives pour le marché et qu'il était trop tôt pour évoquer une prolongation de l'accord au-delà des six mois prévus, mais que cela restait une option.

"Tout le monde constate que ces accords de réduction de la production de pétrole ont déjà eu un impact positif sur les marchés pétroliers. Le marché est devenu plus stable et prévisible", a-t-il déclaré à la presse.

Il a précisé à l'agence Tass que la baisse de production serait de 1,7 million de bpj d'ici fin janvier et qu'il voyait les cours du baril de brut entre 50 et 60 dollars en 2017.

(Vladimir Soldatkin et Ahmad Ghaddar, Henri-Pierre André et Juliette Rouillon pour le service français)

par Rania El Gamal et Vladimir Soldatkin