Londres (awp/afp) - L'or est ressorti en légère baisse cette semaine, ne parvenant pas à tirer parti du coup d'État avorté en Turquie et souffrant par ailleurs de prises de bénéfices et du renforcement du dollar, sur fond de bons indicateurs américains.

"Les prix de l'or et de l'argent connaissent clairement une certaine perte de vitesse en ce moment", ont estimé les analystes de Commerzbank, soulignant que les chocs macroéconomiques tels que le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni et le coup d'État militaire en Turquie, de nature à renforcer l'attractivité de l'or en tant que valeur refuge, peuvent apparemment être rapidement digérés par le marché.

Par ailleurs, selon eux, "un manque d'impulsion des investisseurs financiers à l'heure actuelle" explique également ce recul des cours de l'or, ces derniers ayant pour la plupart décidé de prendre leurs bénéfices.

Ce retrait des investisseurs spéculatifs, combiné à une appréciation du dollar, a ainsi vu l'once de métal jaune tomber mercredi jusqu'à 1.310,85 dollars, un minimum en trois semaines.

Dans le sillage de l'or dont il est considéré comme une alternative bon marché, l'argent a chuté jeudi jusqu'à 19,22 dollars, un plus bas depuis le 1er juillet.

Pour les experts de Commerzbank, un tel mouvement de correction était hautement prévisible étant donné que les investisseurs spéculatifs avaient accru de façon significative au cours des dernières semaines leurs positions longues nettes, autrement dit leurs positions acheteuses.

En outre, le dollar s'est trouvé revigoré cette semaine par des indicateurs américains encourageants sur le front de l'emploi et de l'immobilier, renforçant ainsi les attentes d'une nouvelle hausse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) cette année, après la première hausse en près de 10 ans opérée en décembre dernier.

Une augmentation des taux d'intérêt américains rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, qui cherchent donc à effectuer des achats à bon compte. Cela pèse à l'inverse sur les achats d'or, libellés en billets verts et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

En revanche, ont fait remarquer les analystes de Commerzbank, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) mercredi et jeudi, qui s'est conclue par un statu quo, "n'a affecté ni le taux d'échange euro/dollar, ni le prix de l'or".

De leur côté, les métaux platinoïdes ont évolué diversement, le platine suivant peu ou prou la trajectoire de l'or et de l'argent tandis que le palladium, dont l'utilisation industrielle est plus prononcée, est monté en flèche, continuant à profiter de la robustesse du marché automobile mondial.

Le cours du platine a ainsi atteint mercredi 1.065,05 dollars, un plus bas en deux semaines, avant de parvenir à se redresser. Après avoir signé la semaine dernière un plus haut en treize mois, le platine semblait donc reprendre son souffle alors que, d'après les analystes de Commerzbank, les investisseurs paraissaient divisés concernant les perspectives de prix de ce métal.

"Alors que les investissements dans les ETF (fonds d'investissements adossés à des stocks physiques de platine, NDLR) sont tombés à leur niveau le plus bas en près de trois ans, les positions longues nettes spéculatives (donc acheteuses, NDLR) se trouvent proches d'un plus haut en deux ans", ont-ils expliqué.

Pendant ce temps-là, le palladium a poursuivi son ascension fulgurante, montant vendredi jusqu'à 687,59 dollars, un maximum en près de neuf mois.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.320,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.327 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 19,70 dollars, contre 20,14 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1.092 dollars, comme sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 684 dollars, contre 645 dollars à la fin de la semaine précédente.

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