Londres (awp/afp) - La demande mondiale d'or a chuté de 18% au premier trimestre 2017, selon un rapport du Conseil Mondial de l'or (CMO) publié jeudi, les investisseurs professionnels américains délaissant massivement le métal jaune depuis l'élection de Donald Trump.

"Le premier trimestre 2016 était exceptionnellement bon, mais la demande venait principalement d'une source, les investisseurs financiers professionnels américains", qui achètent de l'or à travers des ETF (fonds d'investissements adossés à des stocks physiques d'or), a justifié John Mulligan, un des responsables du CMO, à l'AFP.

A 1.034,5 tonnes entre janvier et mars 2017, contre 1.261,8 tonnes au premier trimestre 2016, la demande mondiale d'or se situe à son plus bas niveau pour un premier trimestre depuis 2011.

Alors que les investisseurs américains s'étaient rués sur les ETF avant l'élection présidentielle américaine pour se prémunir du risque, le marché des Etats-Unis a désormais repris goût au risque, à l'inverse de l'Europe.

"Avec les élections qui approchent dans plusieurs pays, alors que le résultat des élections françaises n'est pas encore connu, il y a beaucoup d'incertitude en Europe, et cela profite à l'or", a expliqué John Mulligan.

L'intérêt des investisseurs européens n'empêche toutefois pas la demande d'or sous forme d'ETF d'avoir chuté de 68%, à 109,1 tonnes au premier trimestre.

Autre signe d'éclaircie pour l'or, la demande commence à reprendre en Inde et en Chine, les deux premiers acheteurs d'or physique.

La demande d'or en pièces ou en lingots a augmenté de 30% en Chine, à 105,9 tonnes.

"La saison autour du Nouvel an chinois est habituellement l'occasion d'achat d'or, mais c'est seulement la quatrième fois que la demande dépasse les 100 tonnes sur un trimestre", s'est félicité John Mulligan.

Alors que les autorités chinoises réforment leur système financier pour éviter une bulle immobilière, les épargnants comptent sur l'or physique pour préserver leurs économies.

En Inde, la demande de bijouterie a augmenté de 16%, à 92,3 tonnes, alors que le secteur avait souffert à la fin de 2016 de l'effort de démonétisation du gouvernement.

"La réforme de la monétisation du pays suit son cours, et le public s'est adapté. L'industrie de l'or pourrait se reprendre et renouer avec ses records de ses dernières années, mais il faudrait en savoir plus sur la réforme fiscale qui aura lieu cet été", a expliqué le CMO dans son communiqué.

afp/al