Orange (+1,47% à 14,45 euros) signe la deuxième plus forte hausse du CAC 40 après avoir dévoilé sa feuille de route pour les trois ans qui le séparent de la fin de son plan Essentiels2020. La stratégie détaillée par l'opérateur historique fait la part belle aux investissements, sans pour autant mettre en péril sa rentabilité et tout en améliorant sa génération de cash-flow. S'il doit y avoir un parent pauvre, il pourrait s'agir du dividende promis aux actionnaires : Orange a indiqué qu'il serait d'au moins 65 cents sur la période 2017-2020, sans s'engager sur une quelconque hausse.

Mais ce qui aurait pu entrainer une contrariété des investisseurs passe au second plan alors qu'Orange s'est montré bien décidé à accélérer dans l'amélioration de ses résultats et le déploiement de son réseau.

D'abord, le groupe s'est engagé à atteindre dès 2021, et non 2022 comme prévu initialement, l'objectif de couverture par la fibre de 20 millions de logements en France en zones très denses et moyennement denses. En Espagne, Orange assure qu'il atteindra 16 millions de logements raccordables en 2020 au lieu des 14 millions initialement prévus qui seront atteints dès 2018.

Pour y parvenir, l'opérateur télécoms français se fixe pour objectif d'atteindre un pic d'investissements à 7,4 milliards d'euros en 2018. Le consensus tablait jusqu'à présent sur 7,3 milliards d'euros. Orange compte par la suite abaisser ses dépenses d'investissements à un niveau qu'il n'a pas précisé et que les analystes estiment à 7,1 milliards en 2019 et 7 milliards en 2020.

Orange accélère (aussi) sur les économies

Dans un souci de compensation de ces dépenses supplémentaires, tant au niveau de sa rentabilité que de son bilan (l'objectif d'un ratio dette nette/Ebitda d'environ 2 a été réaffirmé), Orange va réaliser 1 milliard d'euros d'économies supplémentaires entre 2019 et 2020, qui seront toutefois réinvestis en partie. L'opérateur a donné des garanties puisqu'il a dépassé l'objectif de 3 milliards d'euros d'économies fixé pour 2015-2018.

L'effet de ces économies, combiné à la hausse attendue des résultats d'Orange grâce notamment à ces nouveaux investissements, devrait se traduire par une amélioration de la génération de cash-flow de l'opérateur. Orange prévoit le retour à la croissance de cet indicateur dès cette année, puis une accélération en 2019 et 2020.

"Au-delà de 2018 cependant, nous ne sommes pas sûrs que la hausse de l'Ebitda suffise à compenser la hausse des investissements prévue par le consensus. Notre vision est que les prévisions de génération de cash-flow vont être réduites de 2 à 3% pour 2019 et 2020", commente Jefferies. Plus confiant, CM-CIC voit dans le cercle vertueux qu'Orange souhaite initier un argument en faveur d'une réduction de la décote de valorisation dont souffre la valeur.