Paris (awp/afp) - L'action Orange reculait mercredi d'environ 4,5% à la Bourse de Paris après la présentation du nouveau plan stratégique de l'entreprise qui ne promet pas de hausse du dividende, contrairement aux anticipations des analystes.

A la mi-journée, l'action Orange cotait environ 13,7 euros, se rapprochant sans les toucher de ses minima de l'année 2019 (13,20 en février et 13,16 en juillet).

Dans le plan stratégique présenté mercredi, l'opérateur prévoit de verser "un dividende annuel de 70 centimes a minima par action" jusqu'en 2023, alors que le consensus tablait sur une hausse graduelle allant jusqu'à 0,78 euros sur la période 2019-2021.

Cette prévision de 70 centimes "correspond à ce qu'on a versé en 2019 et ce qu'on s'est engagé à verser en 2020", a rappelé le PDG d'Orange Stéphane Richard, qui s'est exprimé sur le sujet devant des journalistes puis devant les analystes financiers.

Orange n'exclut pas une hausse éventuelle, en fonction de l'évolution du cash-flow de l'entreprise, a-t-il toutefois précisé.

"Nous ne voulons pas nous engager à une hausse de dividende sur une période de plusieurs années", mais le dividende est bien pour Orange "l'instrument principal pour rendre de la valeur aux actionnaires", a-t-il souligné.

Le plan stratégique d'Orange officialise notamment le projet de constitution dans plusieurs pays de sociétés d'infrastructures, regroupant les antennes et tours des réseaux mobiles, et d'infrastructures fibre pour les réseaux fixes.

Les premiers travaux de constitution des "TowerCos" (les sociétés d'infrastructure pour les réseaux mobile) commenceront "dès 2020 en France et en Espagne", a indiqué Orange.

"A terme, le regroupement de tout ou partie de ces TowerCos locales, dans une TowerCo européenne dont Orange garderait le contrôle majoritaire sera envisagé pour saisir les opportunités de consolidation du marché des tours au niveau européen", a ajouté le groupe.

Le but de la constitution de ces sociétés d'infrastructures, qui pourront aussi exister pour la fibre, n'est pas systématiquement d'en ouvrir le capital à des co-actionnaires, a indiqué Stéphane Richard.

Pour un opérateur télécom comme Orange, ces sociétés d'infrastructures permettent d'avoir "une meilleure efficacité dans la gestion des infrastructures", a-t-il indiqué.

Elles permettront peut-être également de mieux mettre en évidence la valeur de telles infrastructures aux yeux de la Bourse, a-t-il expliqué, en rappelant qu'Orange possédait 40.000 tours de réseau mobile.

"Le marché applique des multiples de 20" fois le bénéfice pour valoriser les sociétés d'infrastructures, "et de 5 ou 6 pour valoriser les opérateurs", a-t-il indiqué.

"Peut-être" que la filialisation des infrastructures "donnera des clefs de lecture sur la valeur des opérateurs un peu meilleures", a-t-il dit.

"Exemplarité" environnementale

Le plan stratégique présenté par Orange prévoit de réaliser d'ici 2023 des économies nettes d'un milliard d'euros.

Il table sur une croissance annuelle de l'excédent brut d'exploitation une fois sortis ses contrats de location (Ebitdaal) "comprise entre 2% et 3% par an en moyenne sur la période 2021-2023". L'Ebitdaal sert d'étalon au groupe pour ses prévisions internes.

Et il prévoit également un cash-flow organique des activités en croissance entre 2020 et 2023 avec une cible comprise entre 3,5 et 4 milliards d'euros en 2023 (contre plus de 2 milliards d'euros en 2019).

Le cash-flow organique est le flux net de trésorerie généré par l'activité, sans les acquisitions d'immobilisations mais incluant les produits de cessions d'actifs.

Orange vise par ailleurs une dette nette représentant "autour de 2 fois" son Ebitdaal "à moyen-terme", et des dépenses d'investissement (Capex) qui continueront de grimper en 2019 et 2020, avant une stabilisation en 2021 et un début de baisse en 2022 "date à laquelle l'essentiel du déploiement fibre sera finalisé en France".

Orange affiche également sa volonté "d'exemplarité sociale et environnementale".

Le groupe prévoit par exemple que les énergies renouvelables représenteront "plus de 50% du mix énergétique du groupe" en 2025, et d'être "neutre en carbone en 2040".

afp/jh