Dans un communiqué publié lundi, PhiTrust, qui a entrepris une démarche similaire dans d'autres sociétés du CAC 40, précise avoir le soutien de huit autres actionnaires institutionnels représentant un peu plus de 1% du capital.

La résolution, inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la société prévue le 27 mai, vise à bloquer l'application de la loi Florange qui prévoit l'attribution automatique de droits de vote doubles pour les actionnaires présents nominativement depuis deux ans au capital.

Publiée début avril, la convocation à l'AG d'Orange ne contenait jusque-là aucune résolution "anti-Florange", ce qui garantissait à l'Etat, premier actionnaire avec environ 25% du capital, de pouvoir doubler ses droits de vote à compter de l'an prochain. L'Etat aurait ainsi la possibilité de vendre une partie de sa participation pour se désendetter sans perdre de son influence sur le numéro un français des télécoms.

La résolution déposée par PhiTrust doit cependant recueillir les deux tiers des voix pour être adoptée, ce qui s'annonce compromis au vu de la part du capital détenu directement et indirectement par l'Etat français.

La pratique des droits de vote doubles n'est pas nouvelle en France où 22 sociétés du CAC 40 l'avaient déjà instaurée, un chiffre appelé à grossir avec l'entrée en vigueur de la loi Florange.

La question anime cependant les assemblées générales cette année à l'image de celle du groupe Renault où elle fait l'objet d'un bras de fer entre le gouvernement et la direction du constructeur automobile.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès d'Orange.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)