ARIS (AFP) -- Cinq ONG et deux syndicats ont interpellé mercredi l'opérateur Orange au sujet de ses liens avec l'opérateur israélien Partner, dont elles dénoncent les activités dans les territoires palestiniens occupés, des liens qu'a récusés la direction d'Orange dans un document publié à l'occasion de l'Assemblée générale du groupe.

CCFD-Terre Solidaire, l'Association France Palestine Solidarité et la CGT notamment demandent à Orange et à l'État français actionnaire "d'intervenir pour faire cesser les atteintes aux droits humains auxquelles ils contribueraient indirectement par la relation d'affaires avec l'entreprise israélienne de télécommunications Partner", selon un communiqué publié mercredi.

Ces organisations ont rendu public début mai un rapport titré "Les liaisons dangereuses d'Orange dans le territoire palestinien occupé", qui soutient que Partner, en exerçant des activités économiques "dans les colonies israéliennes contribuerait à leur viabilité économique et à leur maintien, et contribuerait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale".

Selon le rapport, Orange a signé un accord de licence de marque en 1998, renouvelé en 2011 et amendé en 2015, qui permet à Partner d'utiliser "la marque et l'image d'Orange en échange d'une redevance, et sert de base à la stratégie marketing et de compétitivité de Partner".

Dans leur communiqué, les organisations précisent avoir rencontré des représentants d'Orange mais demander toujours "expressément" au groupe "de communiquer publiquement sa volonté de désengagement et de dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner."

Les organisations disent par ailleurs rester "sans réponse" de l'Agence des participations de l'Etat, de BPIFrance et du gouvernement, actionnaires de l'opérateur, à qui elles ont écrit à plusieurs reprises.

Dans une réponse à une question écrite posée à l'occasion de l'Assemblée générale à Paris mercredi, Orange affirme qu'il "n'est pas opérateur en Israël", "ne détient aucune action ou droit de vote de Partner, et n'a aucune influence dans sa gestion et sa stratégie."

Le groupe précise que le contrat de licence de marque, "signé par le propriétaire de l'époque, a été transmis à France Télécom en 2000 lors de l'acquisition de la marque."

"Contrairement à ce qui est mentionné, le contrat n'a pas été renouvelé en 2011", poursuit le groupe, qui ajoute que "les dernières négociations menées ont permis en avril 2015 d'introduire une date de fin" pour mars 2025, "ainsi que des clauses de sortie."

"La question du retrait de notre marque a été abordée régulièrement par Orange à l'occasion de différentes phases de renégociations, et fermement rejetée par Partner", conclut Orange.

Selon son site internet, Partner Communications Company compte 2,77 millions d'abonnés en Israël, soit une part de marché de 28%.

Les organisations impliquées dans cet appel sont également la FIDH, la LDH, Solidaires, et le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI).