Le secteur français des télécommunications, en pleine remise en question depuis l'arrivée du groupe Iliad sur le segment de la téléphonie mobile en janvier 2012, a occupé le devant de la scène cette année en raison de la reprise des opérations de fusions & acquisitions à l'échelle mondiale et européenne. Si le retour à un marché à trois acteurs au lieu de quatre, appelé de leur voeux par le gouvernement français comme par les opérateurs eux-mêmes, tarde à se concrétiser, les tentatives en ce sens ont cependant été nombreuses au cours des douze mois écoulés.

Dans ce contexte, Orange a largement profité en 2014 de sa position d'opérateur historique français pour consolider ses activités et stabiliser ses marges. Le titre de l'ex-France Telecom devrait ainsi terminer l'année en enregistrant la progression la plus marquée du CAC 40. Il gagnait tout juste 0,03% mardi à 14,345 euros mais bondissait de 59,50% depuis le 1er janvier dernier.

Tri dans ses actifs
En terme de redéfinition de son périmètre, Orange a effectué trois cessions et acquisitions majeures sur l'année. Le 9 avril, il a ainsi annoncé avoir achevé la vente de sa filiale en République dominicaine, Orange Dominicana, à Altice. Le groupe de Patrick Drahi, maison-mère de Numericable, lui a ainsi versé 1,42 milliard de dollars, soit 1,05 milliard d'euro.

Par ailleurs, Orange a formulé mi-septembre une offre de rachat sur l'opérateur espagnol Jazztel pour 3,4 milliards d'euros, ce qui pourrait lui permettre de passer de numéro 3 à numéro 2 de la téléphonie mobile en Espagne. La Commission européenne a d'ailleurs déclaré début décembre qu'elle étudierait avec grande attention cette opération pour éviter tout manquement aux règles de concurrence.

Enfin, si les rumeurs de rapprochement avec Deutsche Telekom n'ont pas perduré au-delà du mois de juin, Orange est actuellement, et depuis le 16 décembre, en négociations exclusives aux côtés de son homologue allemand pour céder à BT leur coentreprise EE de téléphonie mobile au Royaume-Uni, pour 12,5 milliards de livres sterling (15,7 milliards d'euros). Cette opération, qui rapportera près de 5 milliards de livres et 4% de BT à Orange, devrait se conclure début 2016 au plus tard et pourrait permettre à Orange de se passer d'une augmentation de capital pour le rachat de Jazztel.

Une rentabilité en hausse, des économies au rendez-vous
Concernant ses performances opérationnelles, Orange a débuté l'année sur des perspectives encourageante. Le 6 mars dernier, lors de la publication de ses résultats annuels de 2013 en ligne avec les attentes, le groupe dirigé par Stéphane Richard a dit tabler sur un Ebitda compris entre 12,1 et 12,6 milliards d'euros en 2014, là où le consensus attendait 12,05 milliards. Cette annonce prometteuse a été suivie au premier trimestre d'une stabilisation de la marge, puis au troisième trimestre de résultats supérieurs aux attentes marqués par des économies de coûts meilleures qu'attendues. Orange a atteint en neuf mois son objectif de 300 millions d'euros d'économie et a maintenu son objectif d'Ebitda annuel.

Globalement, si la contraction du chiffre d'affaires reste nette sur les trois marchés principaux d'Orange, en France, en Espagne et en Pologne, le rythme de ce déclin ralentit et la rentabilité s'améliore.

Les vaines tentatives de rapprochement de Bouygues Telecom, suite à l'échec de ce dernier dans son projet de rachat de SFR à Vivendi, avec Iliad ou Orange, qui ont débouché début juillet sur la décision de ce dernier de ne pas prendre part "pour le moment" à la consolidation du secteur dans l'Hexagone, ne sont que partie remise, pour les observateurs. 2015 pourrait ainsi voir leurs voeux se réaliser...

(E.B)