Orange (+0,33% à 15,015 euros) se retrouve à nouveau confronté à la défiance d'un ministre de l'Economie sur le dossier Dailymotion. Emmanuel Macron a fait part de ses réticences à l'idée que la plateforme de streaming vidéo française, propriété de l'opérateur, puisse être partiellement détenue par le holding de Hongkong PCCW. Le ministre aurait même "bloqué l'entrée en négociations exclusives" d'Orange avec PCCW, selon Le Monde. "Nous avons demandé à Orange de prendre en compte les éléments de la souveraineté numérique européenne", a depuis confirmé Emmanuel Macron.

L'existence de discussions entre Orange et le groupe hongkongais propriété de l'homme d'affaires, Li Ka-shing, avait été confirmée par le PDG de l'opérateur, Stéphane Richard, le 17 mars dernier, en marge de la présentation de son plan stratégique Essentiels2020. Non exclusifs, ces échanges portaient sur la possible cession par Orange de 49% du capital de Dailymotion.

L'intervention d'Emmanuel Macron laisse donc entendre que les deux entreprises étaient prêtes à passer à l'étape suivante pour tenter d'aboutir à un accord formel. Une perspective qui n'est cependant pas totalement anéantie puisque le ministre a fait savoir que l'Etat, en tant qu'actionnaire à 24,9% d'Orange, n'opposerait pas de veto si le choix du conseil d'administration de l'opérateur devait se porter sur PCCW comme partenaire au sein de Dailymotion.

Reste que Bercy encourage plutôt un rapprochement avec une autre société française ou européenne. Parmi les partenaires possibles pour entrer au capital de Dailymotion, plusieurs noms circulent, dont celui de Fimalac. Le holding français, détenu par Marc Ladreit de Lacharrière, pourrait en profiter pour se renforcer dans le divertissement et établir des synergies avec le site AlloCiné dont il est déjà propriétaire.

Un autre français, Vivendi, ainsi que deux sociétés allemandes, Axel Springer et Bertelsmann, pourraient aussi faire part de leur intérêt pour la plateforme de streaming vidéo tricolore.

(E.L.L)