(Actualisation: nouveaux éléments de contexte).

Les opérateurs de télécommunications Orange (>> ORANGE SA) et Deutsche Telekom (>> Deutsche Telekom AG) ont annoncé lundi être entrés en négociations exclusives avec le britannique BT (BT.A.LN) concernant une cession potentielle de 100% des parts d'EE, leur coentreprise dans la téléphonie mobile au Royaume-Uni.

Le prix de cession d'EE de 12,5 milliards de livres sterling (15,7 milliards d'euros), sur la base d'un endettement financier net considéré comme nul, serait réparti à parts égales entre Orange et Deutsche Telekom, a précisé le groupe français dans un communiqué.

Le paiement se ferait en numéraire et en nouvelles actions BT. "Tandis que DT prendrait une participation de 12% dans BT, Orange prendrait une participation de 4% dans BT et recevrait une proportion plus importante en numéraire, afin d'assurer une répartition égale du produit net de la vente de EE entre les deux actionnaires", a ajouté l'opérateur.

De son côté, BT a indiqué que la période d'exclusivité durerait plusieurs semaines. Le groupe britannique de télécommunications a étudié l'acquisition d'EE ou d'O2, la filiale de téléphonie mobile de Telefonica (>> Telefonica SA) au Royaume-Uni. Le mois dernier, BT avait confirmé des négociations avec l'opérateur espagnol.

BT souhaitait vivement réinvestir le marché britannique de la téléphonie mobile après avoir vendu, voilà près de dix ans, son propre opérateur en difficulté, qui est par la suite devenu O2. Le marché britannique de la téléphonie mobile est dominé par quatre acteurs: EE, O2, Vodafone (>> Vodafone Group plc) et Three, division de Hutchison Whampoa (>> Hutchison Whampoa Limited).

BT, le leader de la téléphonie fixe au Royaume-Uni, avait précédemment indiqué souhaiter commercialiser des abonnements mobiles en concluant un accord de location de capacités auprès d'EE.

Une opération qui susciterait la vigilance des régulateurs

Lors de la conférence dédiée aux secteurs des télécommunications, des médias et des technologies organisée le mois dernier par Morgan Stanley à Barcelone, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, avait déclaré que "la situation à 50-50 n'[était] pas un schéma à long terme" pour l'opérateur français et son partenaire allemand au sein d'EE.

Orange et Deutsche Telekom ont envisagé l'année dernière une introduction en Bourse d'EE. Les deux partenaires ont engagé des discussions en interne sur ce projet, pour finalement arriver à la conclusion que le moment n'était pas propice.

En cas d'accord, cette acquisition serait examinée de près par les régulateurs. La part de marché d'EE dans les services mobiles au Royaume-Uni s'élève à 33% en termes de revenus. Lorsque les médias ont rapporté le mois dernier que BT envisageait d'acquérir EE ou O2, Michael Knott, analyste chez FTI Consulting, avait prévenu que les autorités pourraient s'intéresser de plus près à un rapprochement avec EE, susceptible de soulever des problèmes de position dominante.

-Eric Chalmet, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 65; eric.chalmet@wsj.com

(Chip Cummins, Simon Zekaria et Amir Mizroch ont contribué à cet article)