Zurich (awp) - Le spécialiste de la logistique Panalpina a enregistré un bénéfice net en hausse de 37,2% à 29,9 mio CHF au deuxième trimestre. Ajusté des coûts de restructuration intervenus en 2016, le bénéfice net est toutefois en repli de 37,6%. Mis à part le chiffre d'affaires, les résultats ont manqué les attentes des analystes consultés par AWP.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a progressé de 12,3% à 42,0 mio CHF. Par contre, si les chiffres 2016 sont ajustés des coûts de restructuration, l'Ebit accuse un repli de 31%. Il en est de même pour la marge afférente, qui s'établit à 6,2%, alors qu'en 2016 elle avait atteint 4,7% ou 8,3% si l'on considère le chiffre ajusté.

La pression sur les marges a négativement influencé le bénéfice brut, qui a accusé un repli de 9% à 673,1 mio CHF. Le logisticien indique pourtant être parvenu à réduire "largement ses coûts", enregistrant une baisse de 6% des dépenses opérationnelles à 609,8 mio.

Le chiffre d'affaires a progressé de 1,4% à 2,63 mrd CHF.

ENCORE DU PAIN SUR LA PLANCHE

Les résultats manquent en grande partie les prévisions du consensus. Ce dernier escomptait un bénéfice brut plus élevé à 355 mio CHF, de même que pour l'Ebitda et l'Ebit ajustés, attendus respectivement à 39,3 mio et 27,8 mio. Pour le bénéfice net avant minoritaire, les analystes tablaient sur 19,7 mio. Seul le chiffre d'affaires a dépassé les attentes, qui s'étaient établies à 1,32 mrd.

Panalpina s'est dit confiant de continuer à améliorer la rentabilité dans le fret maritime au deuxième trimestre. Cependant la rentabilité devrait encore être sous pression dans le fret aérien.

Les transporteurs risquent encore d'augmenter leurs tarifs et nous ne pouvons que partiellement répercuter ces coûts sur nos clients, a expliqué en conférence de presse le directeur général (CEO) Stefan Karlen. "Nous avons dans l'ensemble encore beaucoup d'efforts à fournir", a résumé le patron.

Le responsable n'a par ailleurs pas exclu de procéder à de nouvelles acquisitions, mettant en avant le bilan "solide" de son entreprise. De telles opérations ne mettraient pas en péril la politique en matière de dividende, a assuré M. Karlen.

DÉCEPTION SUR LE FRONT DE LA RENTABILITÉ

La performance affichée traduit les turbulences actuelles qui secouent le segment du fret et n'épargnent pas Panalpina, analyse Vontobel. Le groupe manque encore d'envergure pour y faire face et devra soit ajuster encore ses structures, soit changer de dimension via des gains de parts de marché ou de nouvelles acquisitions, préconise l'établissement zurichois, qui anticipe par ailleurs une nouvelle révision à la baisse des ambitions à court terme.

Morgan Stanley pour sa part relève que la robuste croissance des revenus n'a pas permis au logisticien bâlois d'atteindre le coche en matière de rentabilité. Le géant bancaire américain établit un cruel parallèle avec le concurrent Kühne+Nagel, qui est parvenu sur la même période à accroître sa rentabilité, même si de manière marginale.

Les résultats sur le premier semestre s'avèrent encore moins bons que ne l'avait laissé entendre l'avertissement sur bénéfice émis en juin, note la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

A 15h53, la nominative Panalpina cédait 4,5% à 128,10 CHF, en fond de classement d'un SPI en hausse de 0,22%.

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