Milan (awp/afp) - Le géant laitier français Lactalis, qui n'est pas parvenu lors son OPA sur Parmalat à atteindre le seuil de 90% qui lui aurait permis de retirer sa filiale italienne de la Bourse de Milan, a annoncé mercredi ouvrir une nouvelle période d'adhésion.

Le groupe, qui contrôlait avant cette OPA 87,74% de Parmalat, via Sofil, n'a obtenu que 34,365 millions d'actions, atteignant ainsi 89,59% du capital actionnarial.

Prenant "acte du niveau d'adhésion à l'OPA", conduite du 6 février au 21 mars, Lactalis a indiqué dans un communiqué renoncer à la condition de seuil de 90%, et annoncé l'ouverture d'une nouvelle période d'adhésion, entre le 29 mars et le 4 avril, soit cinq séances boursières.

L'objectif est d'"offrir une nouvelle opportunité d'adhérer à l'offre pour ceux n'ayant pas encore remis leurs actions", a expliqué le géant laitier.

"Avec une telle décision, Lactalis entend d'un côté rémunérer les actionnaires minoritaires qui ont apprécié la prime offerte lors de l'OPA --équivalente à 20% par rapport aux moyennes récentes sur diverses périodes antérieures à l'annonce de l'opération-- et de l'autre côté augmenter sa propre participation dans Parmalat", a-t-il souligné.

Plusieurs actionnaires minoritaires, dont le fonds Amber Capital, avaient dénoncé le prix proposé par Lactalis, le jugeant trop bas.

Etrangement, l'OPA a été menée à un prix inférieur au marché, ce qui a limité l'intérêt des investisseurs.

En effet, après l'annonce par Lactalis de cette opération le 27 décembre, le titre Parmalat a bondi.

Conséquence: quand l'OPA a débuté, l'action évoluait autour de 3 euros, avant de baisser à 2,9 euros, alors même que Lactalis n'offrait que 2,8 euros. Les actionnaires gagnaient ainsi plus en vendant leurs actions sur le marché.

Face au faible apport de titres et aux critiques exprimées par certains actionnaires minoritaires et certains analystes, Lactalis s'est finalement résolu le 9 mars à augmenter à 3 euros le prix offert.

Mais, porté par cette augmentation, le titre est alors passé au-dessus de 3 euros.

L'échec de l'OPA représente "une victoire du marché, qui a démontré que le prix de 3 euros n'était pas un prix juste", a déclaré à l'AFP Arturo Albano, représentant d'Amber Capital, pour qui le titre "pourrait valoir entre 3,8 et 4,5 euros".

Lactalis a précisé mercredi qu'"en tant qu'actionnaire largement majoritaire de Parmalat, il continuerait à investir pour valoriser la société avec une vision industrielle de long terme, en faisant levier sur ses produits, ses marques et son réseau commercial au niveau mondial, en maintenant dans le même temps un fort enracinement industriel sur le territoire italien".

Le groupe français avait pris le contrôle de Parmalat en 2011 via une OPA hostile, qui avait suscité un vif émoi en Italie et que Rome avait tout fait pour bloquer.

afp/rp