A une semaine de la publication des résultats annuels de Pernod Ricard, JPMorgan tempère les attentes du marché. Dans une note publiée ce matin, le broker a dégradé sa recommandation sur le numéro deux mondial des vins et spiritueux de Neutre à Sous-pondérer mais relevé son objectif de cours de 95 à 96 euros. En Bourse, la sanction est au rendez-vous. L'action cède 1,48% à 102,90 euros, accusant ainsi la plus forte baisse du CAC 40.

Le bureau d'études estime que la dynamique du groupe est positive à long terme en raison de la qualité de son portefeuille et de son exposition géographique. A court et moyen terme, le courtier juge cependant que le marché sous-estime certains éléments négatifs dans son évaluation du titre.

Ainsi, la reprise de la consommation de cognac en Chine s'annonce plus progressive que prévu, explique l'analyste. Par ailleurs, le groupe français devra nécessairement investir pour stabiliser la marque Absolut aux Etats-Unis.

Dans ce cadre, JPMorgan prévoit une croissance organique du résultat opérationnel courant (Ebit) de 2,9% en 2017, contre 5,5% pour son concurrent Diageo.

Le comportement de la Chine, et plus globalement l'Asie, est scruté de près par le marché. Malgré la faiblesse persistante de la demande chinoise, ce continent reste un moteur solide de la croissance de Pernod Ricard.

L'enjeu est de taille. Lors de la conférence annuelle consacrée à ce continent organisée en juin, le groupe a rappelé que l'Asie représentait environ un tiers de ses ventes mondiales. Durement pénalisé depuis trois ans par les lois anti-corruption chinoises qui ont fait chuter les ventes des alcools haut de gamme, cognac en tête, le groupe français pense avoir trouvé la parade : le développement de la classe moyenne asiatique.

Selon JPMorgan, ce segment mettra plus de temps que prévu à savourer le cognac du français...