Le numéro deux mondial des alcools et spiritueux a publié ce jeudi des résultats supérieurs aux estimations des analystes, avec une croissance organique de 9,3% lors de son troisième trimestre sur l’année fiscale 2017/2018. L’explosion des ventes de 19% fait prendre encore plus d’ampleur au marché asiatique, en partie grâce au Nouvel An chinois plus tardif que les années précédentes. En Inde, son deuxième plus gros marché, l’harmonisation de la TVA a été bénéfique à la société, puisque les ventes augmentent de plus de 14%.
Pour autant, la tendance est plus faible en Europe et aux Etats-Unis, excepté en Allemagne et au Royaume-Uni où les parts de marché sont croissantes.
 
La firme dirigée par Alexandre Ricard confirme ainsi son objectif annuel annoncé le 9 février dernier avec une croissance interne du résultat opérationnel courant autour de 6% pour l’exercice fiscal 2017/2018. Le cabinet d’analystes Jefferies conseille donc d’acheter des titres en fixant un objectif de cours à 150 EUR, tandis que le titre cotait à 138 EUR dans la matinée.

Un élan de générosité pour ses actionnaires

Pernod Ricard a profité de ces bonnes nouvelles pour annoncer une modification de sa politique de versement de dividende durant les trois prochaines années. L’entreprise souhaite augmenter son taux de distribution à environ 50% du résultat net courant, contre un tiers à l’heure actuelle. Par ailleurs, elle versera un acompte sur dividende de 1,01 EUR par action le 6 juillet 2018, détaché le 4 juillet.

L’engouement doit cependant être maîtrisé comme l’a annoncé Pernod par communiqué de presse. En effet, la croissance organique du quatrième trimestre devrait être inférieure aux 9 premiers mois car les expéditions de Cognac seront limitées par contrainte de stockage, malgré la demande explosive.
Une prudence qui semble avoir contaminé les investisseurs puisque Pernod enregistre l’une des plus fortes baisses du CAC 40 à la mi-séance.