Le spécialiste des vins et spiritueux Pernod Ricard (>> PERNOD RICARD) a indiqué jeudi que l'activité du groupe sur le marché chinois, autrefois florissante, montrait des signes de redressement après le recul des ventes accusé l'an dernier.

Comme d'autres groupes de spiritueux, Pernod Ricard a pâti d'une interruption brutale de sa croissance en Chine, les ménages ayant sensiblement réduit leurs achats de liqueurs de luxe après l'instauration d'une politique anti-corruption dans le pays, visant à mettre un frein aux cadeaux ostentatoires aux fonctionnaires.

Pernod Ricard estime néanmoins que l'activité devrait bientôt reprendre sa trajectoire de croissance.

"Je pense qu'à la fin de l'exercice [2014/2015], nous serons proches d'une stabilisation en Chine", a indiqué Gilles Bogaert, directeur général adjoint en charge des Finances et des Opérations.

Sur la période de neuf mois terminée à la fin mars, le groupe a accusé une baisse de 3% de ses ventes en Chine, hors effets de change. Ce ralentissement s'est toutefois révélé moins marqué ces derniers mois. En comparaison, le chiffre d'affaires réalisé en Chine au premier semestre clos au 31 décembre avait chuté de 16%. Les ventes réalisées pendant les fêtes de Nouvel an lunaire ont été globalement stables par rapport à l'an dernier, a précisé le groupe.

"Le marché montre des signes d'amélioration, mais Pernod [Ricard] affiche une performance supérieure à celle de bon nombre de ses concurrents", explique Virginie Roumage, analyste chez Bryan Garnier.

Des produits moins chers pour la classe moyenne

Depuis le fort recul de la demande, Pernod Ricard s'est efforcé de stabiliser son activité chinoise. Le groupe a introduit des produits moins chers destinés à la classe moyenne. L'un de ses nouveaux cognacs se vend autour de 20-25 euros la bouteille, un prix beaucoup plus bas que la plupart de ses marques.

Le groupe suit une stratégie inverse aux Etats-Unis, où il espère soutenir la demande grâce à une vodka plus onéreuse. La vodka Absolut Elyx, lancée il y a environ 18 mois, est deux fois plus chère que la vodka Absolut, selon Gilles Bogaert, et montre des résultats "encourageants" jusqu'à présent.

"C'est un pari important pour nous sur le marché américain", a-t-il ajouté.

Le dirigeant a constaté des signes d'amélioration de l'activité aux Etats-Unis, qui avait été pénalisée par une forte concurrence et une faible demande. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires y est ressorti en hausse de 2% hors effets de change, mais a reculé de 1% sur la période de neuf mois, a-t-il relevé.

Pernod Ricard n'avait pas constaté les effets de la reprise [américaine] sur le marché des spiritueux auparavant, mais a pu les observer au cours des trois derniers mois, a déclaré Gilles Bogaert.

Le groupe a annoncé jeudi une hausse de 19% de son chiffre d'affaires total au troisième trimestre de son exercice 2014-2015, à 1,92 milliard d'euros, soutenue par des effets de change et une base de comparaison favorables.

-Nadya Masidlover, Dow Jones Newswires (Version française Emilie Palvadeau) ed/EC

Valeurs citées dans l'article : PERNOD RICARD