Contexte
Au premier trimestre, les résultats des majors pétrolières pâtissent de la baisse du prix du pétrole. Ainsi le bénéfice de BP a chuté de 26%, à 2,6 milliards de dollars. Les pertes ont été en partie compensées par une forte hausse des revenus du raffinage et par une production de barils en hausse de 8,3% par rapport au premier trimestre 2014. Même constat pour Total, qui a dégagé un résultat net de 2,66 milliards de dollars (2,44 milliards d'euros), contre 3,34 milliards de dollars un an auparavant. Les résultats du groupe ont été soutenus pas les premiers effets positifs du programme de réduction des coûts mais aussi par la hausse de 10% de sa production, à 2,4 millions de barils équivalent pétrole. De plus, le résultat opérationnel net ajusté des activités Raffinage-Chimie a atteint 1,1 milliard de dollars, un niveau trois fois plus élevé qu'au premier trimestre 2014. Pour compenser la chute du prix du baril, les grandes compagnies pétrolières internationales ont annoncé des réductions massives d'investissement. Elles vont réduire leurs dépenses de 10 à 20 % en 2015. Elles vont reporter ou annuler leurs projets les plus complexes et coûteux, dans les sables bitumineux du Canada, les schistes américains, ou l'offshore profond.

Perspectives & Enjeux
Les Etats-Unis sont redevenus le premier producteur mondial de pétrole, pour la première fois depuis quarante ans. La croissance spectaculaire de la production américaine résulte de la révolution des hydrocarbures de schiste. Cette évolution a déjà provoqué la chute des prix du baril depuis juin 2014, liée à une surproduction estimée à 1,5-2 Mb/j (million de barils par jour). La baisse du prix du pétrole pourrait annoncer le retour des méga-fusions dans le secteur. A la fin des années 1990, le recul des cours avait déclenché une vague d'opérations : BP avait racheté Amoco en 1998, puis Exxon avec Mobil et Chevron avec Texaco. Shell va déjà racheter le producteur britannique d'hydrocarbures BG Group, le troisième acteur du marché national.