Contexte
Dans un contexte de recul du cours du brut (tombé à 44 dollars en moyenne en 2016 contre 52 dollars en 2015 et autour de 110 dollars entre 2011 et 2014), et de la baisse de la production de gaz et de pétrole, les grandes compagnies ont affiché de mauvais résultats l'an passé. Contrairement à ce qui s'était passé en 2015, où des marges de raffinage exceptionnellement élevées avaient soutenu les résultats, les activités aval (raffinage, chimie, stations-service,…) n'ont pu compensé l'effondrement des activités d'exploration-production : ces dernières ont généré des pertes de 2,7 milliards de dollars chez Shell et de 2,5 milliards chez Chevron. Ces marges se sont limitées à 115 millions de dollars chez ExxonMobil.
La situation s'est néanmoins améliorée début 2017, d'après les résultats du premier trimestre. Les compagnies ont à la fois bénéficié du rebond du cours du baril de brent et des meilleures performances de l'activité raffinage. Les acteurs tirent aussi les fruits de leurs efforts pour réduire leurs dépenses depuis deux ans et prévoient même une hausse significative de leurs profits en 2017 et 2018.
Perspectives & Enjeux
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) s'inquiète de la chute des investissements dans les activités en amont. Selon ses calculs, les investissements dans l'exploration-production ont baissé de 25% en 2015, de 26% en 2016, à 433 milliards de dollars et les dépenses mondiales en 2017 devraient suivre la même tendance.
Elle considère que la production de brut après 2020 pourrait ne pas suffire à satisfaire la demande, ce qui occasionne un risque de forte augmentation des prix. A moins que de nouveaux projets soient lancés prochainement, sachant qu'il faut plusieurs années pour que la décision de développer un projet pétrolier conventionnel se traduise par une augmentation de la production.