Pour Asoka Wörhmann, CIO de Deutsche Asset & Wealth Management (Deutsche AWM), "la chute du prix du pétrole devrait initialement stimuler l'économie mondiale et nous devrions constater assez rapidement une augmentation des dépenses de consommation des ménages. Les conséquences négatives du déclin des investissements ne devraient se répercuter que plus tard. " Il explique que les pays émergents importateurs nets d'énergie sont les premiers bénéficiaires des prix bas du pétrole, tout comme les pays industrialisés.

Du côté des entreprises, les principaux bénéficiaires du prix bas du pétrole - outre certaines compagnies aériennes et des entreprises de biens de consommation - sont les banques asiatiques. La raison : dans de nombreux pays d'Asie, le faible prix du pétrole réduit un facteur considérable de coût et devrait stimuler l'économie ainsi que la consommation.

Les grands perdants de la baisse des prix du pétrole incluent, de manière évidente, les entreprises pétrolières et le secteur des biens d'équipement industriel. Les banques américaines qui sont exposées au secteur du gaz de schiste seront également touchées de manière significative. Pour la seconde moitié de l'année 2015, Asoka Wörhmann s'attend à une reprise de la consolidation au sein du secteur pétrolier.

Sur les marchés obligataires, l'attention se portera sur les émissions obligataires à haut rendement des pétrolières américaines, mais aussi sur la dette émise par les principaux producteurs de pétrole sur les marchés émergents. Le CIO de Deutsche AWM s'attend également à des distorsions au sein de ces classes d'actifs, distorsions également possibles au niveau des Etats.

La chute du prix du pétrole peut également avoir des répercussions pour la politique monétaire internationale au niveau mondial. Wöhrmann déclare : "Cela donne aux banques centrales plus de marge de manoeuvre. La Fed a pu retarder l'augmentation de ses taux. La Banque centrale européenne (BCE) a cité comme justificatif les faibles prix du pétrole, contribuant à la réduction de l'inflation, afin de continuer sa politique monétaire ultra-laxiste aussi appelée QE".

Selon le gestionnaire d'actifs, il est encore trop tôt pour affirmer avec fermeté quelle sera la conjecture du prix du pétrole en partie à cause du manque de données. Cette situation devrait s'améliorer après le premier trimestre et devrait mettre en lumière la réduction des investissements et la pression exercée sur les marges. Actuellement, pour Deutsche AWM, le scénario qui devrait se produire est le suivant : le prix du pétrole devrait graduellement revenir au prix de 65 dollars le baril à la fin de l'année 2015.