Spécialisée dans le courtage de produits pétroliers et propriétaire d'installations de stockage, Argos a reçu mardi la visite d'inspecteurs de la Commission qui se trouvaient toujours sur place vendredi selon la source.

Les enquêteurs ont également procédé à des perquisitions dans les locaux londoniens de l'agence de cotation Platts et dans des locaux de Statoil, de Royal Dutch Shell et BP mardi.

L'enquête menée par Bruxelles porte sur des soupçons de collusion ayant abouti à des distorsions de prix sur le pétrole brut, des produits raffinés et l'éthanol dans le cadre du système "market-on-close" (MOC) de Platts, une période d'une demi-heure par jour dans laquelle l'agence détermine elle-même les cours sur la base d'une série d'offres, de demandes et de transactions.

A Washington, le président de la commission énergétique du Sénat a exhorté le département de la Justice à voir si les soupçons de manipulation des prix s'étaient traduits par des hausses de prix pour les consommateurs américains.

"Les tentatives visant à manipuler les indices pétroliers européens, si elles sont avérées, ont déjà peut-être eu un impact sur les consommateurs et les entreprises américains en raison des interconnexions entre les marchés pétroliers mondiaux et les pratiques de couverture", déclare le sénateur Ron Wyden, dans un lettre adressée à Eric Holder, ministre de la Justice.

Un porte-parole du département de la Justice n'a pas voulu dire si l'examen demandé par le sénateur allait être mis en oeuvre, tout en disant que la lettre de Ron Wyden était prise en considération.

LE MARCHÉ PÉTROLIER PAS AFFECTÉ PAR L'ENQUÊTE, SELON PLATTS

Argos Energies a refusé de commenter les informations selon lesquelles elle était également visée par l'enquête européenne.

Platts a assuré de son côté que le marché pétrolier n'avait pas été affecté de manière significative par l'enquête.

"La participation du marché et la liquidité sont inchangées", a dit Dan Tanz, son directeur éditorial.

Parallèlement, Neste Oil, une compagnie de raffinage finlandaise, a dit avoir reçu une demande d'information de la Commission européenne, tout en précisant ne pas être visée par l'enquête.

"Nous allons naturellement répondre à cette demande et fournir les informations demandées pour assister la Commission européenne dans son enquête", a dit l'un de ses dirigeants dans un communiqué.

Platts, filiale du groupe américain McGraw-Hill, fournit à ses clients des prix de référence déterminés par ses journalistes pour certains segments du marché de l'énergie.

Ses indications servent de référence pour conclure des transactions représentant des milliards de dollars.

Thomson Reuters, maison mère de Reuters News, est en concurrence avec Platts dans le domaine de l'information sur le marché pétrolier.

Simon Falush et Peg Mackey; Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten