CARACAS, 13 novembre (Reuters) - La production de pétrole du Venezuela est tombée le mois dernier à son niveau le plus bas depuis 28 ans, sous les deux millions de barils par jour, montre le rapport mensuel de l'Opep publié lundi.

La chute de cette production vitale pour l'économie vénézuélienne intervient alors même que le pays entame lundi des négociations avec ses créanciers étrangers pour renégocier sa dette et éviter un défaut de paiement qui accentuerait encore sa situation mise à mal par des mois de crise politique.

Elle coïncide aussi avec des remous à la tête de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, dont huit cadres et salariés ont été arrêtés ces jours derniers sous l'accusation d'avoir falsifié des chiffres de production.

Plus d'une vingtaine de responsables de la compagnie ont en outre été arrêtés ces dernières semaines dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption.

Selon les données publiées lundi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le Venezuela a fait état d'une production de 1,955 million de barils par jour en octobre, contre 2,085 millions en septembre.

Des sources secondaires donnent un chiffre encore plus bas que celui communiqué par les autorités, à 1,863 million de bpj.

Le pétrole représente plus de 95% des revenus du Venezuela à l'exportation, permettant de financer les politiques publiques mais aussi d'assurer le service de quelque 60 milliards de dollars (51,5 milliards euros) d'obligations en circulation.

Selon les données du ministère du Pétrole, la production de pétrole du Venezuela n'avait plus été inférieure à deux millions de bpj depuis 1989.

En 2016, elle a baissé à 2,373 millions de bpj contre 2,654 millions en 2015, d'après les chiffres que le pays communique à l'Opep. (Andrew Cawthorne, Véronique Tison pour le service français, édité par Bertrand Boucey)