ABUJA, 25 novembre (Reuters) - La banque centrale du Nigeria a dévalué sa monnaie de 8% et fortement relevé son principal taux directeur mardi afin d'enrayer la chute de ses réserves de change dans un contexte de forte baisse des cours du pétrole, dont le pays est le premier producteur en Afrique, et d'accélération des sorties de capitaux.

La banque centrale a décalé la bande de fluctuation de 160 à 176 naira pour un dollar contre 150 à 160 auparavant.

La précédente dévaluation remontait à novembre 2011 quand la banque centrale avait ramené la bande de fluctuation entre 145 et 150 naira pour un dollar.

Elle a par ailleurs relevé de 100 points de base son principal taux directeur pour le porter à 13%. Il s'agit de la première modification en plus de deux ans.

Le naira a été attaqué au cours des derniers mois, la chute des cours du pétrole minant la confiance des investisseurs dans la première économie africaine en termes de produit intérieur brut.

"Le début de la normalisation de la politique monétaire de la Réserve fédérale (...) est un développement qui a accentué les sorties de capitaux", a aussi déclaré le gouverneur de l'institut d'émission Godwin Emefiele.

La banque centrale du Nigeria a puisé dans ses réserves de change à raison de 27,9 millions de dollars en moyenne par jour cette année pour défendre sa devise, selon les données disponibles sur son site internet, ce qui n'a pas empêché le naira de se déprécier de plus de 10% contre le dollar et de tomber lundi à un plus bas record de 178,25.

Les réserves de change sont tombées à 36,6 milliards de dollars mardi, a précisé Emefiele, soit en baisse de 18,3% sur un an.

(Julia Payne et Camillus Eboh, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)