DUBAI, 14 décembre (Reuters) - Le Qatar voit son économie croître de 7,7% l'année prochaine, le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) se montrant ainsi, contrairement à d'autres, guère préoccupé par la chute actuelle des cours du pétrole.

La prévision fournie dimanche par le ministère de la Planification du développement, est ainsi revue à la baisse de manière marginale par rapport à la précédente estimation de 7,8% fournie en juin.

Depuis ce mois-là, qui avait vu le Brent atteindre son pic de l'année à 115 dollars le baril, le cours de l'or noir a plongé de quelque 45% en raison d'un décalage croissant entre une offre abondante, alimentée par les gisements de schiste d'Amérique du Nord, et une offre atone.

Cette chute met à mal les finances des pays fortement dépendant du pétrole pour leurs recettes. Dans la région du Golfe, Oman et le Bahreïn devraient être plus touchés.

Mais le Qatar ne semble guère affecté par un prix du baril divisé par près de deux. Même si le pays est un producteur de pétrole non négligeable, le prix de ses exportations de gaz naturel n'a qu'un lien distant avec celui du pétrole.

Même aux niveaux actuels des cours de l'or noir, les économistes pensent que les comptes de l'Etat devraient rester à l'équilibre l'année prochaine, ajoutant que, de toute manière, le pays disposait de vastes réserves pour couvrir tout déficit.

Une croissance de 7,7% en 2015 serait la plus marquée depuis celle de 2011 et représenterait une accélération par rapport à la hausse de 6,3% du produit intérieur brut (PIB) estimée pour cette année.

Le ministère n'a pas précisé quel prix moyen du pétrole il avait retenu pour ses prévisions.

"Une croissance solide des activités hors hydrocarbures devraient continuer à porter l'élan économique dans son ensemble, tiré par des dépenses d'investissement, une hausse des dépenses publiques et une augmentation de la population", ajoute le ministère.

Ce dernier note que les cours du pétrole pouvaient représenter un risque pour les perspectives économiques s'ils continuaient de baisser, tout en disant que l'économie dans son ensemble en serait préservé grâce à la bonne santé des finances publiques.

"Au cours des années 2014-2016, le solde budgétaire devrait rester excédentaire. Il devrait cependant baisser à mesure qu'augmentent les investissements publics (...)", poursuit le ministère.

Il note que le principal risque intérieur pesant sur l'économie est lié à la taille et à l'ampleur des travaux d'infrastructures que veut entreprendre le pays dans l'anticipation de l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022. (Martin Dokoupil, Benoît Van Overstraeten pour le service français)