LONDRES/SINGAPOUR, 4 août (Reuters) - Les cours du pétrole ne sont pas près de remonter dans un avenir proche en raison de la volonté de l'Arabie saoudite d'augmenter ses capacités de raffinage, évolution qui va contraindre d'autres pays à ralentir leur activité sur ce segment, ce qui se traduira par une offre encore plus importante de brut.

De ce fait, le déséquilibre entre une offre abondante et une demande atone -- qui avait été à l'origine de la division par deux du prix de l'or entre juin 2014 et janvier 2015 -- risque de perdurer, voire de s'accentuer.

En raison, notamment, des craintes renouvelées de voir la Chine, premier consommateur mondial d'énergie, subir un ralentissement économique plus marqué que prévu, le brut léger américain (WTI) a subi en juillet sa pire baisse mensuelle depuis la crise financière de 2007-2009.

Alors que les cours du brut avaient rebondi au printemps, le WTI accuse une baisse de 13,6% depuis le début de l'année après -45,9% en 2014 et le Brent affiche des replis de respectivement 12,5% et 48,3%.

Cela fait longtemps que l'Arabie saoudite, premier producteur de brut au sein de l'Opep, affiche l'objectif de raffiner une part plus importante de son propre brut.

Plus tôt cette année, sa raffinerie de Yasref a atteint sa capacité de production maximale, soit 400.000 barils par jour. En 2014, la raffinerie de Jubail, également d'une capacité de 400.000 barils, avait déjà atteint son rythme de croisière.

Avec le bas niveau des cours du brut, les raffineurs ont pu bénéficier de marges confortables mais l'arrivée de produits raffinés saoudiens risque de changer la donne.

"Tout semble pointer vers une baisse des marges et donc des raffineries qui tournent moins. On va de nouveau avoir un surplus de brut", a déclaré Jonathan Leitch, chargé de la recherche chez Wood Mackenzie.

Les réserves de diesel et de kérosène augmentent en Europe et en Asie où la hausse de la demande n'a pas été aussi marquée que l'augmentation de la production. (Libby George à Londres et Jessica Jaganathan à Singapour, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)