NEW YORK, 20 septembre (Reuters) - Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi sur le marché new-yorkais Nymex après un tweet du président américain Donald Trump appelant l'Opep à "faire baisser les cours maintenant".

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 32 cents, soit 0,45%, à 70,80 dollars le baril au lendemain d'un gain de plus de 2%.

Le Brent de mer du Nord a cédé pour sa part 70 cents (0,88%) à 78,70 dollars.

Le Brent, référence du marché mondial, évolue autour de 80 dollars, son meilleur niveau en quatre ans, dans l'anticipation d'une baisse de l'offre après l'entrée en vigueur des sanctions contre l'Iran voulues par Donald Trump.

Celles-ci prendront effet le 4 novembre et l'Opep se réunit dimanche avec d'autres producteurs, la Russie notamment, pour faire le point sur la situation. Il est peu probable toutefois que cette réunion d'Alger débouche sur une hausse officielle de la production de l'Opep et de ses alliés, en dépit des pressions croissantes exercées par Washington.

"Nous protégeons les pays du Moyen-Orient, ils ne seraient pas en sécurité très longtemps sans nous, et pourtant ils continuent à faire monter et monter encore les prix du pétrole! Nous nous en souviendrons. Le monopole qu'est l'Opep doit faire baisser les cours maintenant!", a écrit Trump sur Twitter.

Pour Tariq Zahir, chez Tyche Capital Advisors à New York, ce genre de tweet risque de se multiplier à l'approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis début novembre, sans pour autant faire sortir les cours de leurs marges actuelles. "La dernière chose qu'il (Trump) souhaite est de voir les prix de l'essence grimper au moment où la population est appelée aux urnes", dit-il.

Pour autant, peu d'analystes doutent de la capacité du Brent à s'installer au-dessus des 80 dollars quand les sanctions commenceront à frapper l'Iran, le troisième producteur de l'Opep.

"Quatre vingts dollars le baril est un niveau psychologique pour le Brent, et sans surprise les intervenants du marché sont tentés de prendre leur bénéfice quand on s'en approche", a déclaré Harry Tchilinguirian, stratège pétrolier de BNP Paribas, lors du Reuters Global Oil Forum. "Mais quand il s'avérera que les exportations pétrolières iraniennes sont en forte baisse, le marché s'enhardira et reviendra tester ce niveau, cette fois pour le franchir." (Jessica Resnick-Ault, Véronique Tison pour le service français)