* La hausse des stocks de bruts américains inquiète:

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* Les positions spéculatives peuvent amplifier la correction

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* La production de pétrole de schiste est repartie à la hausse

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* Riyad et l'OPEP peuvent souhaiter plus de volatilité des cours

22 mars (Reuters) - Les cours du pétrole poursuivent le décrochage amorcé la semaine dernière dans un contexte de hausse des stocks aux Etats-Unis, de positions spéculatives toujours importantes et d'interrogations sur la stratégie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de son membre le plus puissant, l'Arabie saoudite.

Les cours du baril de Brent ont cédé jusqu'à 2% mardi fermant sur le plan technique un gap haussier ouvert le 1er décembre au lendemain de l'accord sur une réduction de la production des pays de l'OPEP et de certains pays non membres pour une période de six mois à compter du 1er janvier et destiné à résorber les excédents en partie liés au développement du pétrole de schiste d'origine nord-américaine.

Les cours se rapprochent également d'un seuil technique - retracements de Fibonacci - à 49,20 dollars le baril. Ce niveau, s'il était enfoncé, pourrait les ramener à leurs points bas de début novembre atteints avant l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis qui avait amorcé un retournement sur les espoirs de relance massive de l'activité.

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Au delà des inquiétudes qui se font jour sur la capacité du président américain à mettre en oeuvre les mesures de relance massives promises, la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis inquiète de plus en plus les investisseurs.

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De semaine en semaine, malgré la baisse de la production décidée par les pays membres de l'OPEP, les chiffres hebdomadaires de stocks montrent des volumes toujours importants, en grande partie en raison d'importations conséquentes.

"L'augmentation des stocks est encore le résultat de l'arrivée de bateaux commandés il y a plusieurs mois (avant la remontée des cours) mais plus le temps passe et plus le maintien de chiffres élevés angoisse, ce qui peut expliquer des prises de bénéfices", explique Benjamin Louvet, gérant matières premières d'Ofi AM dans une note de recherche récente.

L'ampleur des positions ouvertes des intervenants financiers peut d'ailleurs contribuer à amplifier le retournement des cours.

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Pour Benjamin Louvet, la nervosité du marché résulte surtout de la stratégie confuse de l'OPEP et de l'Arabie saoudite.

Dans un premier temps, l'annonce de l'accord de réduction de la production a très bien fonctionné et les prix se sont redressés misant sur la réussite de l'opération.

Mais la remontée des cours a favorisé un redémarrage de la production de pétrole de schiste en Amérique du Nord, poussant l'Arabie saoudite et l'OPEP à durcir leurs positions.

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"Le secrétaire général de l'OPEP, a organisé une série de réunions inédites avec les acteurs de marché, y compris les pétroliers de schiste, afin de mieux comprendre leurs attentes et de les questionner sur les raisons qui peuvent pousser les banques à leur octroyer des financements malgré une rentabilité pas toujours évidente", rappelle le gérant.

Ces réunions ont aussi été "l'occasion pour l'OPEP et l'Arabie saoudite de réaffirmer très fermement que s'ils souhaitent un prix du pétrole plus élevé, cela ne se fera pas au détriment de leurs parts de marché", ajoute-t-il.

Dans le même temps, l'Arabie saoudite a abaissé son prix officiel de vente à destination de l'Asie sur son pétrole le plus léger, qui est en concurrence directe avec le pétrole de schiste.

Pour Benjamin Louvet, la stratégie de l'OPEP et de l'Arabie saoudite pourrait très bien évoluer vers une approche consistant à redonner de la volatilité au marché pour ne pas permettre un modèle pérenne d'augmentation de la production des pétroliers de schiste. "C'est peut-être de cela que l'OPEP menace implicitement les banques et les producteurs et cette stratégie dite du "flip flop", des 'volte-face', avait déjà été évoqué il y a un an comme moyen d'éviter le développement des pétroliers de schiste", rappelle-t-il.

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L'OPEP méfiante vis-à-vis des schistes américains.

Source : Pétrole: Changement de stratégie . Note Commodities. Ofi Asset Management. Mars 2017. (Marc Joanny, édité par Jean-Michel Bélot)