RIO DE JANEIRO, 17 décembre (Reuters) - Des dirigeants de Petrobras pourraient devoir démissionner pour permettre au géant public pétrolier brésilien, impliqué dans une affaire de corruption et de blanchiment d'argent, de publier ses résultats trimestriels, a déclaré mercredi le directrice générale du groupe.

Maria das Graças Foster dit avoir parlé des démissions potentielles au sein de la direction, y compris la sienne, avec la présidente du Brésil Dilma Rousseff, qui fut présidente du conseil d'administration de Petrobras de 2003 à 2010.

Selon les enquêteurs, au cours de cette période, plus de 10 milliards de reais (3 milliards d'euros) ont été transférés de Petrobras vers le Parti des travailleurs.

"La présidente pense que je devrais rester", a déclaré à la presse Maria das Graças Foster.

"Mon objectif est d'éviter un report de la publication de nos résultats en raison d'une enquête", a-t-elle ajouté.

Petrobras a retardé la publication de ses comptes le mois dernier après le refus de son auditeur PricewaterhouseCoopers de les certifier jusqu'à la fin de l'enquête interne.

Selon les actes d'inculpation, l'affaire consistait pour les sociétés incriminées à verser des pots-de-vins pour obtenir des contrats avec Petrobras. Ces sociétés formaient un "club" pour s'assurer le monopole des contrats Petrobras.

Les dessous-de-table versés représentaient 1% à 5% du montant des contrats. Les fonds étaient versés via de fausses factures à des sociétés-écran qui n'avaient pas de salariés la plupart du temps.

Les enquêteurs cherchent à récupérer environ 1,18 milliard de reais (360 millions d'euros) des sociétés impliquées.

Au total, le parquet a engagé des poursuites contre près de 40 personnes.

(Jeb Blount et Marta Nogueira; Claude Chendjou pour le service français, édité par Patrick Vignal)