CURITIBA, Brésil, 10 mai (Reuters) - L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a comparu mercredi devant un tribunal fédéral pour répondre des soupçons de corruption qui pèsent sur lui.

C'est la première fois que l'ancien chef de l'Etat, qui rejette ces accusations et dénonce une chasse aux sorcières politique, répond directement aux questions du juge anti-corruption Sergio Moro.

L'audience était prévue pour durer plusieurs heures. Un verdict ne devrait pas être rendu avant le mois de juillet.

Lula est accusé d'avoir reçu un appartement dans une station balnéaire en échange de l'octroi de contrats publics à une société de BTP, OAS, déjà impliquée dans le scandale de rétrocommissions entourant le géant pétrolier Petrobras.

L'ancien président est poursuivi dans quatre autres affaires de corruption présumée.

L'enquête ouverte il y a trois ans concerne désormais plusieurs grandes sociétés étatiques et a déjà mené à la condamnation par la justice de plus de 90 hommes d'affaires et responsables politiques.

De nombreux parlementaires et un tiers des ministres du président Michel Temer font également l'objet d'investigations.

Lula n'en reste pas moins populaire au Brésil et fait figure de favori de l'élection présidentielle prévue en 2018, dans l'hypothèse où il serait candidat, selon un sondage publié il y a dix jours.

Le fondateur du Parti des travailleurs a été accueilli mercredi à Curitiba, dans le sud du Brésil, par plusieurs milliers de ses partisans venus de tout le pays qui ont salué en lui le "combattant du peuple brésilien".

Il n'a fait aucune déclaration à son arrivée au tribunal. (Lisandra Paraguassu, Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser)