par Anthony Boadle

BRASILIA, 5 avril (Reuters) - Les juges du Tribunal suprême brésilien sont sur le point de rejeter le recours de l'ancien président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva qui conteste sa condamnation à douze ans de prison et veut éviter la prison, ce qui risque de mettre fin à sa carrière politique et diviser encore un peu plus le pays.

Un vote-clé a été enregistré mercredi soir, celui de la juge Rosa Weber, qui s'est prononcée contre la demande de Lula de ne pas être incarcéré. Le vote de Rosa Weber était considéré comme crucial, ce qui signifie probablement que les juges du Tribunal suprême fédéral voteront en majorité comme elle.

Le résultat final du vote Tribunal suprême pourrait être reporté à jeudi, ou reporté sine die, les juges qui doivent encore voter demandent plus de temps pour prendre une décision.

Icône de la gauche brésilienne, Lula reste la personnalité politique préférée des Brésiliens et caracole en tête des sondages en vue de l'élection présidentielle d'octobre prochain malgré sa condamnation et six procès pour corruption en cours.

Il nie toute malversation et accuse la justice de chercher à lui barrer la route du pouvoir. Il a promis de se présenter à la présidence même s'il est placé en détention.

Président de 2003 à 2010, Lula a été condamné en juillet dernier à dix ans de prison pour avoir accepté 3,7 millions de reals (953.000 euros) de la part de l'entreprise OAS sous la forme de travaux de rénovation d'un appartement situé dans la station balnéaire de Guaruja, en remerciement de son intervention pour l'attribution de contrats avec la compagnie pétrolière publique Petrobras.

Cette peine a été alourdie à douze ans en appel en janvier dernier.

Selon la loi électorale brésilienne, il est interdit à un candidat de se présenter aux élections pendant huit ans après avoir été reconnu coupable d'une infraction pénale.

Certaines exceptions ont été accordées par le passé. La décision finale dans le cas de Lula sera prise par les autorités judiciaires électorales si Lula annonce sa candidature.

Le sort de Lula polarise l'opinion.

Sur Twitter, le chef de l'état-major de l'armée brésilienne a déclaré que cette dernière était "attentive à ses missions institutionnelles", ravivant encore les tensions. (Avec Brad Brooks à Sao Paulo; Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)