SAO PAULO, Brésil, 2 septembre (Reuters) - Le parquet brésilien a recommandé vendredi la relaxe de Luiz Inacio Lula da Silva dans l'un des cinq dossiers de corruption pour lesquels l'ancien président doit comparaître devant la justice fédérale, en raison d'une insuffisance de preuves.

Dans un communiqué, les procureurs expliquent que l'ancien sénateur Delcidio Amaral, témoin à charge dans le cadre d'un règlement à l'amiable avec la justice, a menti à propos de l'ex-chef de l'Etat.

Ils réclament qu'il soit lui-même poursuivi pour parjure.

Delcidio Amaral a accusé Lula de s'être entendu avec l'homme d'affaires Andre Esteves pour acheter le silence d'un cadre dirigeant du groupe pétrolier Petrobras au sujet de faits de corruption imputables à l'ancien président.

Le parquet recommande également l'abandon des poursuites contre Andre Esteves, qui est le fondateur, ancien PDG et principal actionnaire de la banque d'investissement Grupo BTG Pactual SA.

Les avocats de Lula ont salué la décision des procureurs qui prouvent selon eux que l'ex-chef de l'Etat ne s'est jamais rendu coupable d'entrave à la justice.

L'avocat de Delcidio Amaral a nié quant à lui que son client ait menti aux procureurs.

Lula a été condamné en juillet dernier dans une autre affaire à neuf ans et demi de prison pour avoir accepté 3,7 millions de reals (1 million d'euros) de la part de l'entreprise OAS sous la forme de travaux de rénovation d'un appartement situé dans la station balnéaire de Guaruja en remerciement de son intervention pour l'attribution de contrats avec Petrobras.

Il a fait appel et annoncé qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2018.

Sa condamnation est la plus spectaculaire depuis le début de l'affaire Petrobras, du nom de la compagnie pétrolière publique, qui empoisonne la vie politique brésilienne depuis trois ans. (Brad Brooks, Eduardo Simoes; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)