AIX-EN-PROVENCE, Bouches-du-Rhône, 6 juillet (Reuters) - P lusieurs dirigeants de grandes entreprises françaises ont insisté dimanche, aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, sur la nécessité de redonner de l'élan au dialogue social en France.

Le gouvernement espère relancer ce dialogue à la faveur de la troisième "grande conférence sociale" du quinquennat, lundi et mardi, malgré de fortes tensions du côté syndical et patronal (voir )

"Il faut peut-être l'imposer un peu plus. Je dis qu'il en faut plus, mais il en faut plus au niveau de l'entreprise. On n'a pas forcément besoin de loi là-dessus mais il faut traiter la question", juge Jean-Dominique Senard, président de Michelin .

"En Allemagne cela se fait, pas forcément ailleurs. Lorsque je suis accueilli en Allemagne dans une des mes usines, le patron des syndicats que j'ai à l'entrée me dit : 'qu'est-ce que je peux faire pour vous aider, pour passer le prochain cap'. Ce n'est pas toujours comme ça" ailleurs, a-t-il expliqué au cours d'une conférence à Aix-en-Provence.

Après le Medef et la CGPME, qui ont finalement confirmé à la fin de la semaine dernière leur participation à la conférence sociale, la CGT et Force ouvrière (FO) menacent d'en boycotter au moins une partie - les tables rondes de mardi.

La CGT a annoncé qu'elle déciderait lundi de sa présence en fonction de la réponse du chef de l'Etat, François Hollande, à ses inquiétudes. FO doit aussi dévoiler ses intentions lundi.

"Ce qu'on entend est un peu triste : 'je viens, je viens pas, vous allez voir ce que je vais dire' (...) Cela ne me paraît pas un bon démarrage du dialogue", juge Christophe de Margerie, PDG de Total.

"J'espère que l'on va décider de bouger, pas simplement de savoir qui a raison", ajoute-t-il. "La question n'est pas de savoir qui a raison mais ce que l'on fait."

Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA , qui doit intervenir lundi à l'ouverture de la conférence, se dit aussi préoccupé par son déroulement.

L'ex-commissaire à l'investissement juge nécessaire d'établir un "véritable dialogue social, où les patrons reconnaissent le rôle des syndicats et les syndicats reconnaissent que c'est dans l'entreprise que se crée la richesse." (Alexandre Boksenbaum-Granier et Ingrid Melander, édité par Emmanuel Jarry)

Valeurs citées dans l'article : MICHELIN, TOTAL, PEUGEOT