Detroit (awp/afp) - General Motors (GM) a indiqué mardi s'attendre à enregistrer les plus gros bénéfices de son histoire pour 2017 et de pouvoir répéter une telle performance en 2018, en raison notamment de l'appétit des consommateurs américains pour les grosses voitures aux marges lucratives.

Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, qui fait référence en Amérique du nord, sera "dans le haut de la fourchette de 6 à 6,50 dollars" fournie récemment, soit un record, a détaillé le premier constructeur américain dont les résultats seront annoncés le 6 février. Les analystes anticipent, eux, 6,3 dollars.

L'optimisme de GM repose sur le fait que les pick-up (camionnettes à plateau) massifs aux fortes marges ont constitué près d'un tiers des 3 millions de véhicules qu'il a vendus aux Etats-Unis en 2017.

A terme, GM estime que ce segment devrait représenter à lui seul plus de 65 milliards de dollars de chiffre d'affaires. En 2016, les revenus du groupe étaient de 149 milliards de dollars.

Après avoir délaissé les grosses voitures pendant la crise financière, les Américains se précipitent de nouveau vers elles à la suite du rebond de la croissance, du recul du taux de chômage à des plus bas niveaux et à la chute des prix du pétrole.

"Nous avons eu une très bonne année 2017", se félicite la PDG Mary Barra. "Nous sommes en bonne position pour une autre solide année 2018 et même beaucoup mieux pour 2019".

GM, qui a finalisé en 2017 la vente de sa filiale européenne Opel/Vauxhall au français PSA Peugeot Citroën, va par ailleurs inscrire une charge exceptionnelle de 7 milliards de dollars dans ses comptes du quatrième trimestre, en raison de la réforme fiscale récemment adoptée aux Etats-Unis.

Cette charge liée à des "dépréciations" d'actifs n'aura aucune conséquence sur les résultats, a indiqué le géant de Detroit, ajoutant que la réforme qui abaisse massivement les impôts pour les entreprises et des consommateurs devrait à terme avoir des effets positifs pour le groupe.

La réforme fiscale adoptée par l'administration Trump fin décembre réduit l'impôt sur les bénéfices des sociétés de 35 à 21% et prévoit également que les entreprises puissent rapatrier leurs bénéfices actuellement détenus par leurs filiales à l'étranger à un taux de 8% pour les actifs illiquides et de 15,5% pour le numéraire. Ces taux sont appliqués que les bénéfices soient rapatriés ou non.

C'est cette dernière taxe qui affecte les résultats des entreprises. A long terme, cette loi devrait toutefois être bénéfique pour les entreprises, ce qui fait qu'un grand nombre d'entre elles préfère avaler la pilule amère maintenant et en récolter plus tard les fruits.

afp/rp