Il s'est immatriculé le mois dernier 225.645 voiture neuves, soit un bond de 15% en données brutes, plus forte progression depuis mars 2011, selon les chiffres du Comité des constructeur français d'automobiles (CCFA). En données corrigées des jours ouvrables (CJO), le mois ayant compté deux jours ouvrables de plus que juin 2014, les immatriculations ressortent en progression de 4,5%.

Vers 16h30, l'indice des valeurs automobiles européennes s'adjuge 2,8%, tandis qu'à la Bourse de Paris l'action PSA Peugeot Citroën prend 3,5% et le titre Renault 3,8%.

"Si sur le très long terme, l'Europe pourrait rester confrontée à des vents contraires significatifs, les investisseurs ne doivent pas confondre les tendances structurelles avec les tendances cycliques", commente Exane BNP Paribas dans une note. "Le taux de renouvellement (des voitures) est le principal moteur du cycle, et il est appelé à augmenter fortement à la suite du vieillissement sans précédent de la flotte observé au cours de la décennie passée."

L'âge moyen du parc automobile français frôlait début janvier les neuf ans, contre six ans seulement en 1990.

Sur les six premiers mois de l'année, le marché français ressort désormais en hausse de 6,1% en données brutes comme CJO, marquant une accélération alors qu'elles progressaient de 3,8% seulement en données brutes sur cinq mois.

"Il y apparemment de quoi remonter un peu la prévision, nous ne le faisons pas aujourd'hui, il y a un tout petit trop d'aléas macro, notamment en Grèce, pour ne pas le faire aujourd'hui", a déclaré le président du CCFA, Patrick Blain, au cours d'une conférence de presse.

"Nous maintenons la prévision prudente d'un marché à +2%", a-t-il ajouté, tout en laissant entendre que des révisions à la hausse pourraient avoir lieu fin juillet lors de la publication des résultats des constructeurs, ou à la rentrée.

LES COMMANDES REPARTENT À LA HAUSSE

Le rebond de juin, dernier gros mois en termes de ventes avant la coupure estivale, s'explique aussi en partie par un report d'immatriculations non réalisées en mai. Ce mois-là, le marché français avait baissé de 4% en données brutes, son premier repli de l'année, à cause notamment des nombreux ponts qui ont émaillé le mois cette année.

Bien qu'à la traîne par rapport au reste de l'Europe, la France est parvenue à se stabiliser l'an dernier (+0,3%), après quatre années consécutives de baisse.

"Au total, nous anticipons une amélioration des ventes de véhicules légers tout au long de l'année, avec une hausse de plus de 2,5% des immatriculations de voitures neuves en 2015", commente IHS Automotive dans une note.

Les commandes enregistrées en juin semblent donner raison aux commentaires les plus optimistes. Selon le dernier baromètre du CCFA publié mercredi après-midi, elles sont reparties en hausse de 23,7% après leur pause de mai (-0,9%).

Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont grimpé de 16,4% le mois dernier en données brutes, à la performance de Peugeot (+20,4%) venant s'ajouter un rebond de la marque haut de gamme DS (+11,6%) qui fait dire au directeur commercial de Citroën et DS pour la France, Philippe Narbeburu, que DS a probablement touché son "point bas".

Les immatriculations du groupe Renault ont progressé de 8,5% tandis que celles du groupe Volkswagen ont bondi de 24,4% sur le mois.

Selon des chiffres publiés mercredi également, le marché espagnol s'est envolé lui de 23,5% en juin, signant ainsi son 22e mois consécutif de hausse.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, Renault, Volkswagen AG