Le constructeur automobile français a acquis l'an dernier les marques Opel et Vauxhall auprès de General Motors et il a lancé un plan de restructuration pour les rendre de nouveau rentables.

L'usine Vauxhall d'Ellesmere Port, dans le nord de l'Angleterre, produit essentiellement des Astra Sports Tourer, dont le cycle actuel s'achèvera vers 2021.

PSA doit décider cette année s'il construira de nouveaux modèles sur ce site, décision qui est perçue comme un test de la capacité de la Grande-Bretagne à attirer des investisseurs après sa sortie de l'Union européenne (UE).

Le secrétaire général du syndicat Unite, Len McCluskey, a rencontré à Paris le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, deux semaines seulement après que le constructeur a annoncé qu'il supprimerait 250 emplois à Ellesmore, en plus des 400 suppressions déjà annoncées en octobre pour cette usine de 1.900 salariés.

"De nouvelles réunions sont prévues pour faire avancer rapidement ce plan de redressement des sites industriels de Vauxhall vers le plus haut degré de performance après des années de dégradation et conformément au plan de redressement Pace!", déclare PSA dans un communiqué.

Selon le syndicat Unite, Carlos Tavares a réitéré son désir de ne pas fermer de sites industriels au Royaume-Uni, y compris l'usine de "vans" à Luton, dans le sud de l'Angleterre.

Len McCluskey a dit vouloir travailler de manière constructive avec PSA, mais a menacé de s'en prendre aux ventes du constructeur en Grande-Bretagne, historiquement le plus gros marché d'Opel-Vauxhall, si le groupe français tentait de fermer une usine britannique.

"J'ai répété notre détermination à protéger les usines britanniques et, si besoin est, notre volonté de perturber les ventes de PSA au Royaume-Uni si la société ne soutient pas cette main-d'oeuvre loyale", déclare-t-il dans un communiqué.

La Grande-Bretagne espère conclure d'ici la fin du mois de mars les grandes lignes d'un accord de transition sur le Brexit, qui constituera un pont entre son adhésion actuelle à l'UE et une nouvelle relation avec le bloc communautaire.

Faute d'un bon accord sur le Brexit, les constructeurs automobiles redoutent que leurs usines soient frappées par d'importants droits de douane et des retards qui pourraient mettre en péril leur viabilité à long terme.

McCluskey a dit vouloir rencontrer dès que possible le ministre britannique des entreprises, Greg Clark.

"Les trois parties - PSA, Unite et le gouvernement britannique - doivent travailler ensemble maintenant pour donner un avenir à nos usines", a-t-il déclaré.

(Bertrand Boucey et Claude Chendjou, pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Costas Pitas