La branche auto a affiché au premier semestre un bénéfice de sept millions d'euros, contre une perte de 538 millions un an plus tôt, grâce à l'augmentation de la productivité, à l'optimisation des stocks et à la réduction des coûts.

Cette activité n'était pas revenue dans le vert depuis le premier semestre 2011.

"Nous allons rester concentrés sur l'exécution de notre plan de reconstruction des fondamentaux de l'entreprise, 'Back in the race', en nous appuyant sur ces premiers résultats positifs pour encourager nos collaborateurs à poursuivre dans cette voie", a déclaré Carlos Tavares.

L'ancien numéro deux de Renault a rejoint PSA en janvier avant d'en devenir président du directoire en mars.

La performance de la division auto est également imputable à une amélioration des prix rendue possible grâce à des nouveautés comme les Peugeot 308 et 2008, à la nouvelle marque premium DS et à l'accent mis sur les modèles les plus récents et les plus rentables. Elle a permis au groupe de renouer au premier semestre avec un bénéfice opérationnel de 477 millions d'euros, contre une perte de 100 millions un an plus tôt, et d'afficher un free cash flow opérationnel de 1.667 millions d'euros.

"PSA nous a certainement surpris ce matin avec des résultats meilleurs que prévu au premier semestre", commente Erich Hauser, analyste chez ISI Group. "On dirait bien que la performance de PSA est bien en avance sur le plan."

L'action a bondi de plus de 8% à l'ouverture de la Bourse de Paris. A 13h50, le titre prend encore 6% à 11,235 euros, en tête des hausses de l'indice SBF 120 (-0,08%) dans des volumes représentant 1,6 fois leur moyenne quotidienne des trois derniers mois sur Euronext.

RAPIDITÉ D'EXÉCUTION

Le niveau du free cash flow, reflet notamment de la réduction des stocks de véhicules et de pièces, marque une nette amélioration par rapport au chiffre positif de 203 millions d'euros du premier semestre 2013, quand le groupe avait commencé à endiguer une hémorragie de cash qui avait dépassé 200 millions d'euros chaque mois de 2012.

Dans le cadre de son plan stratégique, Carlos Tavares vise un free cash flow opérationnel de l'automobile positif au plus tard en 2016 et une marge opérationnelle de 2% en 2018 - elle a été nulle au premier semestre.

Tout en prévenant qu'il ne fallait pas extrapoler la performance du premier semestre sur l'ensemble de l'exercice en raison de la saisonnalité de l'activité automobile, il a confirmé ces objectifs, mais s'est encore gardé de formuler une prévision pour l'année en cours.

"Dans le contexte actuel de volatilité des marchés, il ne serait pas sage de fixer un objectif pour 2014", a-t-il expliqué lors d'une conférence avec les analystes.

"A travers nos engagements vis-à-vis de l'extérieur, une pression supplémentaire sur notre organisation ne marcherait pas en raison des années très difficiles de crise que l'entreprise a traversée", a-t-il ajouté.

Les graves difficultés financières du groupe à partir de la fin 2011 avaient contraint son prédécesseur Philippe Varin à engager un vaste plan social en France et à fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois.

Carlos Tavares a néanmoins répété à plusieurs reprises qu'il comptait aller vite. "La rapidité d'exécution est la marque de fabrique de notre plan", a indiqué de son côté Jean-Baptiste de Chatillon, directeur financier de PSA, en marge de la conférence de presse.

Le chiffre d'affaires de PSA a reculé en revanche de 0,4% à 27,6 milliards d'euros, les effets de change négatifs éclipsant une hausse de 5,5% des volumes grâce à l'Europe et à la Chine, désormais premier marché du groupe devant la France.

Les dernières augmentations de capital, à l'occasion desquelles le chinois Dongfeng et l'Etat français sont entrés au capital aux côtés de la famille Peugeot, ont pour leur part effacé la dette nette du groupe sur la période, un autre des objectifs de PSA à l'horizon 2018.

Le concurrent Renault a fait état mardi d'un free cash flow négatif au premier semestre à cause d'une augmentation des stocks dans le réseau du groupe, dont le cycle produits est un peu décalé par rapport à PSA avec, par exemple, le lancement à venir de la nouvelle Twingo après l'été.

En revanche, Renault reste bien plus profitable, avec une marge opérationnelle du groupe à 3,7%, contre 1,7% pour PSA.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, RENAULT, Dongfeng Motor Group Co. Ltd