(Actualisation: précisions du gouvernement allemand sur l'entretien entre Carlos Tavares et Angela Merkel, déclarations de la ministre allemande du Travail, contexte.)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le président du directoire de Groupe PSA (>> Peugeot), Carlos Tavares, s'est entretenu mardi au téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel, au sujet du projet d'acquisition d'Opel par le constructeur automobile français, a annoncé PSA.

Cette discussion, qui a duré 35 minutes, a été "fructueuse", a ajouté le groupe.

Carlos Tavares a exposé à Angela Merkel le raisonnement de PSA concernant la création d'un champion européen qui réunirait les marques Peugeot, Citroën et DS du groupe français avec Opel et sa société soeur au Royaume-Uni, Vauxhall, propriétés de l'américain General Motors (>> General Motors Company), a indiqué PSA.

Lors de cet entretien, Carlos Tavares s'est engagé à dialoguer avec toutes les parties dans l'optique d'améliorer la performance d'Opel et protéger l'avenir du groupe et ses salariés.

Le dirigeant s'est aussi engagé auprès d'Angela Merkel à maintenir une direction d'Opel indépendante au sein du groupe PSA, a déclaré de son côté le gouvernement allemand. Dans l'organisation actuelle de PSA, les directeurs des différentes marques siègent au comité exécutif, sur lequel s'appuie le directoire du groupe.

Carlos Tavares a également dit à la chancelière que les deux entreprises étaient complémentaires et que PSA respecterait les accords en vigueur au sein d'Opel concernant le maintien des sites de production, les projets d'investissement et l'emploi, a ajouté le gouvernement allemand dans un communiqué.

PSA et GM ont confirmé la semaine dernière avoir entamé des discussions concernant "de nombreuses initiatives stratégiques", parmi lesquelles une possible cession d'Opel, la branche européenne du groupe américain, à PSA. Les deux groupes ont toutefois souligné qu'il y avait aucune garantie qu'un accord soit conclu.

Un rapprochement entre Opel et PSA donnerait naissance au deuxième constructeur automobile européen en termes de ventes, après Volkswagen (>> Volkswagen AG).

La classe politique allemande s'est d'abord inquiétée de possibles réductions d'effectifs dans les usines Opel en Allemagne en cas de rachat de l'entreprise. Mais après la promesse de Carlos Tavares de respecter les accords existants chez Opel concernant les sites de production et l'emploi, l'Allemagne semble envisager plus favorablement la création d'un champion franco-allemand du secteur automobile.

"La coopération franco-allemande peut vraiment permettre de créer un groupe champion, c'est pourquoi nous sommes très enthousiastes concernant ce projet", a déclaré la ministre allemande du Travail, Andrea Nahles.

La ministre a tenu ces propos pendant la visite d'une usine BMW (>> Bayerische Motoren Werke AG) à Berlin avec son homologue française, Myriam El Khomri.

"Je me réjouis des déclarations de Peugeot aujourd'hui, selon lesquelles le groupe respectera tous les accords concernant l'emploi et les usines" d'Opel, a indiqué Andrea Nahles, en ajoutant que l'opération profiterait à la fois aux salariés français et allemands.

-Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau, Lydie Boucher) ed : LBO - JEB