MONTEVIDEO (awp/afp) - L'Uruguay a remporté son long conflit avec le cigarettier Philip Morris, qui réclamait au petit pays sud-américain 25 millions de dollars en compensation des pertes occasionnées par la stricte réglementation locale, a annoncé vendredi son président Tabaré Vazquez.

"L'Etat uruguayen est sorti victorieux et les réclamations de la compagnie de tabac ont été rejetées", a déclaré le chef de l'Etat à la télévision, après le jugement favorable émis par le tribunal arbitral de la Banque mondiale (Ciadi).

L'Uruguay était devenu le premier pays d'Amérique latine, et le cinquième au monde, à interdire la cigarette dans les lieux publics en 2006, sous l'impulsion de M. Vazquez, cancérologue déjà président à cette époque (2005-2010) et revenu au pouvoir l'an dernier.

Quatre ans plus tard, Philip Morris (PMI) avait attaqué le pays pour avoir notamment interdit aux cigarettiers de vendre plusieurs déclinaisons d'une même marque et les avoir contraints à augmenter à 80% de la taille du paquet les messages sanitaires liés à la consommation de tabac.

L'entreprise hélvético-américaine estimait que ces mesures violaient le traité bilatéral d'investissement liant la Suisse à l'Uruguay et réclamait 25 millions de dollars aux autorités du pays pour les pertes occasionnées.

En juillet 2013, le Ciadi avait accepté de laisser prospérer cette plainte, permettant que le dossier soit désormais étudié sur le fond.

Philip Morris a connu un revers similaire en mai, quand la Cour de justice de l'Union européenne (UE) a validé la directive européenne sur le tabac, rejetant des recours introduits par le cigarettier et par la Pologne contre l'interdiction des arômes comme le menthol et l'uniformisation des paquets.

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