Milan (awp/afp) - La banque italienne UniCredit est entrée en négociations exclusives avec le gestionnaire français d'actifs Amundi pour la cession de sa filiale Pioneer Investment, ont annoncé lundi les deux groupes dans un communiqué commun.

"UniCredit et Amundi annoncent avoir lancé des négociations exclusives pour la possible vente des activités de Pioneer Investment à Amundi", ont-ils indiqué dans ce texte d'une seule phrase.

Sous l'égide de son nouveau patron Jean-Pierre Mustier, UniCredit est engagée depuis juillet dans une vaste révision stratégique, visant notamment à améliorer sa position en capital.

La banque italienne, la première en terme d'actifs, a depuis cédé 30% de sa filiale de courtage en ligne FinecoBank --en deux fois--, 10% de la banque polonaise Pekao, de même que ses activités de traitement des transactions par cartes de crédit en Italie, Allemagne et Autriche.

La possible cession de sa filiale de gestion d'actifs Pioneer rentre dans ce cadre, alors qu'UniCredit figurait parmi les banques les moins performantes lors de tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne (EBA). Dans le cas d'un scénario économique "défavorable" d'ici à 2018, son ratio de fonds propres Common Equity Tier 1 (CET 1) chutait à 7,1%.

UniCredit, qui va présenter le 13 décembre à Londres son plan stratégique, a reçu plusieurs offres d'intérêt pour Pioneer, notamment de La Poste italienne dans le cadre d'une alliance avec le groupe de gestion d'actifs Anima et la Caisse des dépôts italienne.

Le montant demandé n'a pas été communiqué par UniCredit, mais en novembre Aberdeen s'était retiré de la course, en soulignant que 3,5 milliards d'euros était trop élevé pour lui, ce qui laisse à penser que l'offre d'Amundi tourne autour de ce prix.

"Pioneer est une cible qui correspond exactement à ce que nous envisagions" dans le plan stratégique et "oui, le groupe Crédit Agricole a les moyens de cette ambition", avait souligné le 8 novembre Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA (CASA), principal actionnaire d'Amundi.

Il s'agit d'être "ambitieux parce que ce marché est en train de se consolider", avait développé le patron de CASA, car "nous sommes devenus le premier +asset manager+ (gestionnaire d'actifs, NDLR) européen et c'est important de garder cette dynamique-là".

"En même temps il faut être raisonnable, prudent", avait-il nuancé, expliquant que les propositions d'Amundi visaient "un retour sur investissement de 10% dans les trois ans".

afp/al