Les titres des opérateurs postaux belge et néerlandais, bpost et PostNL, évoluent à fronts renversés ce matin au sein de leurs indices respectifs. Le premier recule de 1,71% à 23,91 euros et le second gagne 4,33% à 4,017 euros, après avoir annoncé que les discussions qu'ils menaient pour un éventuel rapprochement ont été stoppées. L'opération aurait pu prendre la forme d'une offre publique d'acquisition amicale de toutes les actions de PostNL par bpost.

A voir les variations des deux titres ce matin, les investisseurs du groupe belge semblent déçus de l'abandon d'un tel projet. En se rapprochant de PostNL, bpost aurait constitué un groupe générant plus de 440 millions d'euros de bénéfice net et plus de 5,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires (sur la base des chiffres 2015). Surtout, il aurait pu bénéficier de la solidité d'un groupe, issu de la scission de TNT Express en 2011, qui est parvenu à rebondir après les difficultés liées à l'essor des échanges numériques. En 2015, PostNL a stabilisé ses revenus alors que bpost a enregistré une baisse de 2,3%.

De plus, l'opération aurait sans doute été à la portée du groupe belge dont la capitalisation est 2,5 fois supérieure à celle de PostNL : bpost capitalise 4,78 milliards d'euros et le groupe néerlandais 1,77 milliard.

En revanche, côté néerlandais, les investisseurs ont l'air satisfaits de l'échec du rapprochement. D'après la presse néerlandaise, les administrateurs de PostNL ont jugé que le prix proposé par bpost était trop faible et ont fait preuve de méfiance envers un groupe détenu à 51% par l'Etat belge. Cependant, le groupe néerlandais pourrait de nouveau faire l'objet d'approches pour un futur rapprochement selon la presse : Royal Mail serait en effet intéressé. La hausse du titre de PostNL aujourd'hui profite aussi sans doute de cette spéculation.