Dans son communiqué, Akzo explique que les deux sociétés ont des discussions "constructives" au sujet d'une "fusion entre égaux" mais qu'il n'est pas encore certain qu'elles aboutissent à un accord.

Le fabricant des peintures Dulux, qui a depuis juillet un nouveau directeur général en la personne de Thierry Vanlancker, a repoussé au printemps une offre hostile d'un autre américain, PPG (>> PPG Industries, Inc.), qui était près à mettre 26 milliards d'euros sur la table.

Reuters a rapporté vendredi qu'Akzo avait approché Axalta en vue d'une possible fusion [nL8N1N27WU]. L'information a fait bondir l'action Axalta de 16,97% à Wall Street, à 33,15 dollars.

Axalta, dont le principal actionnaire est Berkshire Hathaway, la société d'investissement de Warren Buffett, a publié un communiqué séparé confirmant la tenue de discussions avec Akzo.

"On est typiquement dans le cas de figure d'attaquer pour mieux défendre", estime un gérant de fonds, actionnaire d'Akzo, qui demande à ne pas être identifié. "Akzo a trop promis après avoir repoussé (PPG) et il a commencé à ne pas répondre aux attentes au T3, alors ils ont besoin de faire quelque chose de transformant".

A 19,5 milliards d'euros, la capitalisation boursière du groupe néerlandais est près de trois fois supérieure à celle d'Axalta, actuellement de 8,1 milliards de dollars (7 milliards d'euros).

Même après la vente prévue de sa division de chimie, valorisée 8 à 10 milliards d'euros, Akzo resterait plus gros que sa cible, ce qui selon toute vraisemblance l'amènerait à proposer une prime pour en prendre le contrôle.

"Il y a un grand risque qu'Akzo paie trop cher parce qu'il est évident qu'ils veulent rester hors de portée de PPG et Axalta le sait", estime Joost van Beek, analyste chez Theodoor Gilissen.

Akzo a assuré que la cession de la division de chimie restait d'actualité et que le produit serait reversé aux actionnaires.

Les revêtements pour camions d'Axalta viendraient combler un manque dans le portefeuille de produits d'Akzo, qui entend créer un "leader mondial des peintures et des revêtements".

En août dernier, le néerlandais a conclu une trêve avec son principal actionnaire, le fonds activiste Elliott Advisors. Ce dernier s'est engagé à suspendre les poursuites judiciaires qu'il avait entamées après le rejet de l'offre de PPG.

L'action Akzo Nobel perdait 0,67% à 78 euros vers 11h45 GMT à la Bourse d'Amsterdam, signant l'une des plus fortes baisses de l'indice des valeurs européennes FTSEurofirst 300, quasiment stable au même moment.

(Avec Simon Jessop à Londres et Bart H. Meijer à Amsterdam, Véronique Tison et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par Toby Sterling et Ludwig Burger