Prismaflex International a dévoilé le 9 janvier son projet de fusion de Prismaflex USA avec l'américain Anthem Displays. Si cette annonce n'a pas particulièrement fait réagir les investisseurs, l'opération n'en est pas moins significative pour le fabricant de panneaux d'affichage et spécialiste de l'impression numérique. Emmanuel Guzman, directeur financier de Prismaflex, est revenu pour AOF sur les enjeux et les modalités de cette fusion.

AOF - Quelle est la partie de votre activité qui va être concernée par la fusion avec Anthem ?
E.G : Anthem va venir renforcer notre activité de fabrication de panneaux d'affichage qui représente environ 40% de notre chiffre d'affaires global. Depuis huit ans, nous travaillons à faire évoluer notre business pour accompagner l'essor de l'affichage numérique en développant notre propre savoir-faire. Cela nous a par exemple incité à créer une coentreprise en Chine pour maîtriser l'ensemble du cycle de production de panneaux numériques : l'ensemble des principaux acteurs du panneaux LED se trouvent à Shenzhen !

AOF - Dans ce contexte, qu'est ce qui sous-tend la fusion avec Anthem ?
E.G : Notre groupe est très international avec près de 70% de notre chiffre d'affaires réalisé hors de France avec toutes nos filiales. Nous sommes présents en Afrique du Sud, en Chine, au Canada, en Europe et cela fait longtemps que nous tentions d'entrer aux Etats-Unis. Non seulement nous manquions de référence sur ce marché mais, en plus, ses standards sont différents de ce que nous faisons habituellement en Europe puisque les panneaux sont plus grands avec une résolution plus précise. Anthem possède le savoir-faire correspondant à ce marché.

AOF - Comment s'est fait le rapprochement avec Anthem ?
E.G : Avant même de songer à cette fusion, nous avions décidé d'envoyer en avril dernier l'un de nos managers aux Etats-Unis pour y développer notre activité de fabrication de panneaux. Mais nous avons vite fait le constat que nous manquions d'une taille critique, ce que la fusion va nous apporter. Il se trouve que nous connaissions déjà les principaux actionnaires d'Anthem que nous avions croisés il y a plusieurs années dans le secteur de l'impression numérique. Le troisième acteur-clé dans ce rapprochement est le groupe Lamar, équivalent de JCDecaux aux Etats-Unis, dont Anthem est un fournisseur et que nous connaissons aussi. Lamar a suggéré l'idée du rapprochement compte tenu de notre complémentarité : nous sommes reconnus pour notre savoir-faire dans l'intégration des panneaux tandis que les unités de production d'Anthem répondent parfaitement aux besoins du marché.

AOF - Quelles sont les modalités financières de l'opération et les perspectives post-fusion ?
E.G : Comme annoncé le 9 janvier, nous allons procéder à une augmentation de capital représentant environ 10% de notre capitalisation actuelle. Nous emprunterons pour environ 30/40% du montant de l'acquisition. En termes de perspectives, nous pensons réaliser 10 millions de dollars de ventes en 2018 dans les panneaux numériques aux Etats-Unis, puis 15 millions dans les deux ans suivant la fusion. Pour l'heure, Prismaflex a un chiffre d'affaires d'environ 2 millions de dollars et Anthem en vise 7 millions cette année.