Le numéro un mondial des produits d'entretien, qui réalise les deux tiers environ de ses ventes en dehors des Etats-Unis, tablait auparavant sur une stabilité de son chiffre d'affaires.

"L'impact des taux de change est le plus important qu'on ait jamais subi sur un exercice fiscal", a déclaré le directeur financier du groupe américain, Jon Moeller, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats.

Le dollar a gagné près de 13% contre un panier de monnaies de référence en 2014, une performance inégalée depuis 1997. Pour les entreprises américaines, un dollar fort grève les ventes réalisées à l'étranger.

P&G s'attend à ce que l'effet de change négatif réduise son chiffre d'affaires annuel de 5% et son bénéfice net de 12%, soit d'au moins 1,4 milliard de dollars. Sur ce montant, un milliard sera imputable aux fluctuations des devises de six pays -la Russie, l'Ukraine, le Venezuela, le Japon, l'Argentine et la Suisse.

En réponse, P&G cherche à renforcer l'implantation locale de sa chaîne d'approvisionnement, ce qui passera par la construction de 20 nouvelles usines dans les marchés émergents.

Le groupe a précisé avoir maintenu ses parts de marché en Amérique latine, en Europe, en Inde et au Moyen-Orient mais en avoir perdues en Chine et au Japon.

Sur le deuxième trimestre clos fin décembre, le chiffre d'affaires net a diminué de 4,4% à 20,2 milliards de dollars mais le groupe n'en a pas moins enregistré une croissance organique de 2%, excepté dans les segments beauté, coiffure et hygiène corporelle en raison notamment d'une baisse de la demande des crèmes Olay.

Les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d'affaires de 20,62 milliards de dollars, d'après le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le bénéfice net part du groupe a chuté de 31% à 2,37 milliards de dollars (2,09 milliards d'euros), soit 82 cents par action contre 3,43 milliards (1,18 dollar/action) un an auparavant.

Hors exceptionnels, le BPA est de 1,06 dollar, inférieur au consensus des analystes qui le donnait à 1,13 dollar.

En novembre, P&G a vendu sa filiale de piles Duracell à Berkshire Hathaway, la société de l'investisseur Warren Buffett. Cette cession a entraîné une charge immatérielle de 740 millions de dollars.

(Shailaja Sharma à Bangalore et Nandita Bose à Chicago; Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)